La Caldera de Taburiente m’avait laissé un souvenir phénoménal de l’île de La Palma lors de mon premier séjour sur place. C’était alors au départ du mirador de la Cumbrecita avec une très jolie randonnée jusqu’au sommet du Pico Bejenado. Pour ce nouveau voyage, j’avais prévu de compléter mon exploration de ce superbe chaudron depuis son second point d’accès.
Me voici de bon matin au fond du barranco de Las Augustias. La gigantesque gorge, qui débouche au niveau de l’océan à Puerto de Tazacorte, est dans l’ombre et il fait bien frais ! La Caldera de Taburiente prend déjà le soleil tandis que j’attend le taxi qui va me mener au mirador de Los Brecitos.
Il faut en effet prendre le taxi pour monter si l’on veut randonner car il est interdit de se garer au mirador, minuscule. On peut bien sûr y monter pour prendre quelques photos mais il faut redescendre dans la foulée. Frustrant, en somme, pour qui aime marcher. Alors voilà, 51€ le taxi, mais on peut y monter à 5-6 personnes s’il y a assez de monde, « ça va » et la route mérite la somme, ça grimpe et ça tournicote !
Alors m’y voilà. Mirador de Los Brecitos. Les pins bouchent un peu la vue sur le mini-parking mais déjà, la Caldera de Taburiente m’en met plein les yeux et la calima a eu la bonne idée de se dissiper quasi intégralement pendant la nuit ! C’est parti pour une belle descente de 1000 mètres de dénivelée.
Le sentier est parfaitement dessiné et il n’y pas foule en ce 27 décembre 2018 ! Un groupe de touristes allemands est arrivé peu de temps après nous mais ils ne descendent pas aussi vite que nous et il n’y a bientôt plus un bruit autour de nous, seulement le vent qui bruisse dans les pins et l’odeur prenante et douce à la fois des aiguilles au sol. Le paradis, avec le Pico Bejenado qui nous toise au loin, tandis que les immenses falaises dominent l’ensemble du cirque.
J’atteins assez rapidement le point médian de la randonnée. Le Rother annonce 1h30 dans sa rando n°55 que j’arpente aujourd’hui mais cela fait plutôt 1h seulement pour moi… Alors je me dis qu’il y a le temps d’aller découvrir quelques autres points de vue du coin, décrits notamment dans la rando n°54.
Il s’agit de prendre une bonne petite montée de quelques centaines de mètres pour découvrir quelques jolis paysages : le Roque del Huso, sorte de mini Angels Landing de Zion tout d’abord. Ensuite, on monte en crête puis dans la forêt pour découvrir un joli point de vue sur la Cascada de la Fondada, tombant à pic dans la caldera.
Franchement, le sentier est un peu excitant, il n’y a personne et on découvre de nouvelles vues superbes, c’est idéal pour s’en remettre une bonne dose dans les yeux et s’ouvrir l’appétit alors qu’il est plus que temps de se poser sur la « Playa de Taburiente ». Déjeuner, baignade (c’est froid mais c’est bon), nouvelle baignade… en fait on traîne sur place et ceux arrivés avant nous partent. Il n’y a bientôt que nous deux dans cet immense espace. Incroyable.
Le sentier change alors de rive pour suivre à la descente le petit barranco Almendro Amargo. Les vues sont toujours aussi belles, le Roque Idafe – le lieu le plus sacré des anciens canariotes – trônant au centre du paysage, sous l’oeil protecteur cette fois du Bejenado. Quelle vue, émouvante.
On rejoint alors le barranco de Las Augustias mais plutôt que de descendre, il faut remonter dans un premier temps au niveau de l’embranchement de Dos Aguas. Au bout du petit canyon encaissé, on débouche sur la jolie Cascada de Colores.
C’est alors parti pour une très longue mais très belle descente du barranco de Las Augustias. Il est possible soit de suivre le lit du barranco, soit d’emprunter les montées et descentes aménagées en sentier sur ses flancs. J’ai pour ma part choisi la seconde option bien que le niveau de l’eau ait été la plupart du temps ou inexistant, autorisant une descente tranquille dans les galets du lit du barranco. C’est bien simple, jusqu’au parking il n’y a tout simplement rien à jeter dans cette randonnée !
Alors que je récupère la voiture et remonte le long des flancs du barranco en direction de Los Llanos, une dernière vision au soleil presque couchant me saisit, me poussant à m’arrêter une dernière fois pour immortaliser l’endroit. L’île de La Palma est ma favorite, vous le savez. Maintenant, je sais que cette randonnée est celle que je préfère par rapport à toutes les autres déjà arpentées ou à venir !