Vortex – Robert Charles Wilson

Je n’avais pas ouvert un livre depuis le mois de mai. Aucun, nada, pas une once de lecture dans ma vie quotidienne, un passage à vide après une période faste, ce qui semble être de plus en plus ma façon de fonctionner ces derniers temps. Nouveau boulot, nouveau rythme, horaire quelque peu plus décent le matin, je vais donc essayer de réintroduire cette douce activité dans mes habitudes. Cela a d’ailleurs commencé avec Vortex, dernier opus de la trilogie Spin – Axis – Vortex de Robert Charles Wilson. Ainsi que je l’avais indiqué, autant Spin m’a collé une belle claque, autant Axis m’a déçu et j’attendais donc de Vortex de relever le niveau pour conclure en beauté le cycle, répondre aux questions posées et enfin être digne de tous les concepts et idées introduites dans le fabuleux Spin.

On retrouve la Terre et les planètes de l’Arc dix mille ans après la conclusion d’Axis. Dix mille ans durant lesquels l’Humanité a évolué au sens large, se répandant dans les mondes reliés les uns aux autres, disparaissant d’autres, dont la Terre et Mars, situées l’une et l’autre au bout du système créé par les Hypothétiques. Turk Findley réapparaît sur Equatoria et est recueilli par Vox, gigantesque structure naviguant de monde en monde, démocratie où chacun des habitants est lié aux autres, aboutissant ainsi à une structure unique qu’il vous faudra découvrir. Vortex vaut d’ores et déjà le coup pour Vox et pour ceux qui s’y opposent…

Au delà des démocraties corticales, l’auteur suite un double fil littéraire, l’un suivant Turk Findley dans ce temps très éloigné du Spin, l’autre suivant Orinn Mather sur la Terre post-Spin en proie aux changements liés à la mort d’un monde. Vortex est finalement un mélange des ressorts narratifs de Spin et d’Axis, prenant le meilleur de chacun pour en ressortir un roman abouti, enthousiasmant et apportant un certain nombre de réponses. Enfin ! a-t-on envie de crier en lisant. L’auteur en profite aussi pour pousser la réflexion sur la mort de notre berceau et sur celle de Mars et sur la diaspora et le développement de l’Humanité au travers des mondes de l’Arc, le tout enveloppé de réponses quant au rôle des Hypothétiques dans ce choix sauver la Terre et de la connecter à ces mondes très similaires.

Déroulant ainsi l’histoire de Turk, d’Orinn et de Vox, Robert Charles Wilson satisfait le lecteur avide de nouveaux concepts, réflexions mais aussi impatient de connaître tout ou partie de la vérité sur les Hypothétiques. Il lui faudra toutefois attendre les dernières pages pour en savoir véritablement plus mais surtout pour prendre une dernière claque, une dernière révélation, un dernier concept qui fera le lien entre tous les éléments de la trilogie, qu’ils soient humains ou Hypothétiques. Magistral dénouement.

Je fais partie de ceux n’ayant pas aimé Axis, du moins pas de la même manière que Spin… Force m’est de constater que Robert Charles Wilson a toujours maîtrisé son propos et a profité de chacun de ses romans pour introduire de nouvelles idées, de nouvelles réflexions, signant au final un ensemble cohérent et une trilogie qui se doit de siéger dans toute bibliothèque de passionné de SF.

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