Essai – Citroën DS3 HDI 110ch

Lors de mon weekend en Charente Maritime, j’ai eu l’occasion de prendre en main la Citroën DS3 dans sa version la plus « gentille », à savoir motorisée par un bloc HDI doté de 90ch. Faible consommation, bon niveau de finition global et confort au rendez-vous. Mais ce qui m’a le plus interpellé pendant le millier de kilomètres parcourus, c’est le bon comportement dynamique du châssis de la petite bestiole. La DS3 est une voiture saine, avec une suspension à la fois douce et efficace. Sur autoroutes, rien à signaler, on évolue sur un petit nuage comme dans la majeure partie des voitures modernes mais sur petites routes sinueuses et potentiellement défoncées, le comportement de la voiture et son caractère un poil sportif se révèle. La voiture vire à plat, ne prend pas de roulis et malgré une monte de pneus assez large, la caisse ne se laisse pas guider par ses gommes. De la même manière, la remontée d’informations au volant est correcte, légèrement filtrée et on peut se concentrer sur le guidage et la lecture de la route… Et tout ça avec une version « de base ».

Du coup, pour en avoir le coeur net, j’ai loué une autre DS3 pendant les jours suivant le weekend alors que je me rendais en Normandie. Cette fois-ci, coup de bol, c’est la série spéciale « noire » dotée du moteur HDI 110ch que j’ai eu la chance d’avoir ! Pneus à profil bas, diamètres de roue majorés, 20ch supplémentaires et une boîte manuelle à 6 rapports étagés de manière plus raccourcie, le rendu de la voiture n’est tout de suite plus le même et la bombinette se veut sportive et dynamique.

A l’intérieur, la différence de finition se sent aussi avec un pack « carbone » très sympathique, un pommeau de vitesse qui tombe bien sous la main et des demi-baquets enveloppants qui offrent un vrai maintien latéral (pas pris en défaut pendant ces trois jours, vraiment bien !). Le volant tombe bien sous la main et les pédales sont bien goupillées, réactives et en aluminium, le petit détail qui fait toujours plaisir et qui change des voitures ordinaires. Bref : c’est globalement très bien fini et digne du niveau de prix de la voiture. On s’y sent très bien installé, à la fois confortable et spartiate grâce aux baquets et au léger caractère sportif de l’habitacle. Clairement, je suis sous le charme.

Bon, et sur la route, est-ce que ce gain de 20ch, ces grandes roues et la boîte 6 apportent quelque chose ? Premier constat : la suspension est plus raide, mais alors nettement plus raide, un constat que l’on ne peut imputer aux seules gommes et j’imagine donc que Citroën a retravaillé les trains roulants de la DS3 pour ses versions plus actives, à savoir le HDI 110, le THP 150 et bien évidemment la DS3 R qui est dans un monde à part. Ce caractère un peu plus tranché fait qu’un certain inconfort peut apparaître sur les routes et surfaces les plus bosselées, tassant délicatement le dos sans devenir invivable tout de même. Mais là on parle bien sûr d’un roulage en mode pépère tranquille qui ne veut pas trop tirer sur la voiture… Confortable mais un poil raide. Ok.

Et quand on attaque ? Sur autoroute, rien à signaler, la voiture est un rail et elle est confortable. Les reprises, même en 6ème, sont honnêtes et les dépassements ne sont pas un problème, tout comme les grandes cotes qui étouffent parfois complètement les moteurs. Sur petites routes, en revanche, la voiture devient un régal ! Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant éclaté au volant d’une voiture, qui plus est au volant d’un mazout !

La DS3, avec ces petits éléments supplémentaires et sa belle robe noire (tellement salissante en revanche…), devient un petit kart qu’on emmène de virolo en virolo. Elle vire à plat, ne prend pas de roulis et s’extrait des virages avec beaucoup de hargne. A l’intérieur, les ingénieurs de Citroën ont soigné la sonorité et on prend plaisir à taper dans le moteur pour le faire hurler, l’échappement rendant une sonorité agréable malgré la motorisation. Bon, à l’extérieur, ce plaisir sonore n’est pas de mise et on a toujours l’impression d’entendre un poêle. Diesel un jour, diesel toujours. Tant pis, il va falloir faire avec jusqu’à l’essai de la version essence 150ch dont j’attends beaucoup (sans même parler de la R qui est un rêve !).

Alors, pendant trois jours de suite, je me suis ménagé un peu de temps libre pour aller rouler et écumer les routes environnantes. L’avantage du village de ma mère, c’est qu’il est situé au milieu d’un panel de routes très variées : de belles départementales bien lisses, des routes de forêt complètement défoncées, des chemins microscopiques où seule la voiture passe au milieu d’ornières où il ne vaut mieux pas mettre la roue et ainsi de suite. En clair : un régal pour qui veut s’amuser un peu, surtout que toutes ces routes offrent une belle visibilité tout en alternant portions sinueuses et droites. Idéal, je vous dis.

Cet ensemble de routes, c’est un peu mon circuit de test personnel et la DS3 s’en est sorti avec brio. Sur routes lisses, c’est un petit avion doté d’un grip latéral époustouflant, qui travaille sur le couple du moteur pour maintenir une accélération presque constante, fortement aidé par la boîte aux débattements très courts et au verrouillage clair et précis. Sur routes fortement cabossées, la voiture reste tout à fait saine et ne se laisse pas (trop) embarquer par ses pneumatiques tandis que la direction filtre une bonne partie des bosses. En clair : c’est un kart. Du coup, on pousse, on pousse, toujours plus loin pour voir ce qui va se passer et la voiture tient toujours. Les accélérations en sortie d’épingle sont franches et la puissance passe bien au sol malgré quelques pertes d’adhérence parfois, bien filtrées là aussi au volant. L’ESP ne se déclenche pas trop vite et reste un minimum permissif même pendant de gros freinages en appui et/ou quand on laisse l’arrière de la voiture se placer en délestant légèrement le train arrière.

A ce titre, la voiture est très saine au delà de son bon comportement dynamique. Pas de frayeurs, pas de mouvements étranges de la caisse, la DS3 est prévenante et joueuse, on retrouve l’excellence des châssis du groupe avec un arrière peut-être moins joueur que les cousines de Peugeot. Bon. Je ne vais pas m’étendre au delà : bon moteur, boîte excellente, châssis imbattable avec cette motorisation, et quelle gueule ! La DS3 m’a complètement conquis.

Je suis fan. C’est quand l’essai de la THP 150ch et de la THP 202, de son petit nom DS3 R ?