Nicolas Rey. Inconnu au bataillon de mes auteurs « déjà lus une de leurs œuvres ». Alors quand on m’a très gentiment envoyé un tome de ce roman, je me suis dit « pourquoi pas ». Enfin, roman, disons plutôt « essai » parce qu’au vu de l’épaisseur de la chose et de la taille de la police, on a un peu de mal à dire « roman », du moins en ce qui me concerne.
Donc, « Un léger passage à vide » est une sorte d’auto-biographie (réaliste, un peu imagée, je ne sais pas… je ne connais pas le bonhomme) d’un trentenaire déprimé, dépravé, en totale perdition. Une sorte de Beigbeder ? Mwai, c’est un peu ça (sauf que je n’ai pas lu Beigbeder non plus, mais bref). Accouchement sous coke, rupture sous alcool, cure de désintoxication en compagnie d’une sorte de baron corse style Prophète et d’une anorexique névrosée (quoi, je fais un pléonasme ?) jusqu’à retrouver un peu d’amour sous forme d’une de ces rencontres extraterrestres dont je valide totalement le principe, tout y passe !
Et que je me questionne, et que je me regarde le nombril en me complaisant dans ma merde jusqu’au cou sans même avoir l’humanité, la force et l’intelligence de m’en sortir. Forcément, on se regarde tous le nombril lors des moments clef de sa vie, mais bizarrement, perso hein, je ne m’y complais guère, question de principe. Du coup, autant pour la projection et le niveau de compréhension de cet homme à la dérive pour lequel je n’ai finalement pas ressenti une once d’amour, simplement une pitié désincarnée et clinique, comme un riche observant avec dédain un pauvre (ouais, c’est moche comme sentiment).
Je me dis que c’est peut être l’effet recherché ? Que l’on se sente grandi de la lecture de ce livre ? J’ai comme un doute. Alors oui, j’ai ri parfois, je me suis reconnu aussi parfois et j’ai même vécu certaines situations. Mais mon dieu, pourquoi tomber dans ce nombrilisme extrême d’une vie parisienne merdique ? Je ne comprends pas car finalement, ce n’est pas assez trash, ce n’est pas assez bien écrit, c’est en revanche bien rythmé mais non, c’est profondément incomplet et bancal, n’est pas Bret Easton Ellis qui veut.
Verdict : si vous avec un micro-trajet à faire, lisez ça rapidement mais n’espérez pas en sortir transcendés, enrichis ou autres sensations qu’un bon livre est théoriquement en mesure de vous procurer.