En balade sur le tournage de Philibert

Lundi dernier, j’étais une nouvelle fois en vadrouille à base de vol d’avion, de découverte de pays et d’expérience encore jamais vécue… En gros, j’ai rendu encore plus mauvais mon bilan carbone « avion », je suis retourné dans un pays où j’ai beaucoup de souvenirs, la République Tchèque et j’ai assisté pour la première fois de ma vie au tournage d’un « vrai » film : Philibert.

Rendez-vous à l’aéroport avec l’équipe Gaumont et direction Prague, on a clairement vu pire pour un lundi matin, qui plus est avec la lecture du scénario pendant l’heure et demie de vol. Bon, de Prague, je n’ai rien vu, pas même un clocher, les studios Barrandov étant situés à quelques dizaines de minutes de la capitale. J’avais beau avoir déjà entendu parler de ces studios, l’expérience est toute autre lorsqu’on débarque au milieu de tous ces bâtiments, les uns flambant neufs, les autres datant de la construction des studios, dans les années 20. Un gigantesque complexe avec toutes les infrastructures disponibles et surtout un écosystème économique complètement dédié au cinéma dans les alentours : prestataires, fabricants de décor, etc. : s’ils ne sont pas directement sur le site, ils en sont tout proche… Autrement dit, Barrandov est un peu LE lieu absolu pour un tournage studio, en plus de n’être pas cher, République Tchèque oblige. L’infrastructure est donc impressionnante, oscillant entre les grands décors, les couloirs un peu lugubres très soviétiques, les coins « clope » avec des bouts de District 9 dedans.

Mais bref, parlons plutôt de Philibert, en cours de finalisation par son réalisateur, Sylvain Fusée. Premier « gros » film et une aisance à la manœuvre, une facilité à diriger ses acteurs et ses équipes qui en a à priori bluffé plus d’un. L’expérience Groland qui consistait au final à donner une cohérence à un joyeux bordel n’y est surement pas pour rien ! En tout cas, dès le premier contact, on sent que l’homme s’amuse tout en restant extrêmement concentré sur ses objectifs car lorsque nous sommes arrivés, Monsieur Poulpe et moi-même, c’était tout simplement le tournage d’une scène principale du film et surtout les tous derniers jours de location du studio.

Du coup, je me suis baladé ! Derrière les décors, devant les décors, j’ai profité de chaque instant, de chaque « action » prononcé par le réal’, de chaque « clap » de prise de vue, des « caméra », des « ça tourne » et autres détails qui font le cinéma qu’on voit en général dans les reportages et non pas en vrai comme ce fut mon cas cette fois-ci.

Bon, et niveau acteurs alors, ça donne quoi ? Du bon, du très bon, on sent que tout le monde s’éclate dans son rôle. Alexandre Astier d’un côté en méchant (Clotindre) pur et dur, Jérémie Renier en Philibert tout feu tout flammes, Manu Payet en compagnon impayable (Martin) dudit Philibert et enfin Elodie Navarre en Inès, délicate et splendide à la fois, sans oublier une belle brochette de seconds rôles bien savoureux.

La lecture du scénario, mise en lumière par les décors, les costumes et les quelques scènes que j’ai pu apercevoir me font penser qu’on va vraiment bien se fendre le groin avec Philibert : déjà parce que le film est produit par ceux qui ont « commis » avec bonheur les OSS 117 et ensuite parce qu’il est réalisé par Sylvain Fusée qui a commis pendant des années le fabuleux monde de Groland ! On va donc osciller entre le potache, le pastiche de films de cape et d’épée et l’hommage aussi à ce genre… J’ai vraiment hâte de voir le résultat final mais en attendant, l’expérience était belle, les rencontres inespérées, il ne me reste plus qu’à retourner à Prague, cette fois-ci pour visiter la ville !