Drôle d’idée que d’acheter un livre en voyant la couverture. Risqué, surtout. Mais c’est vrai que je fonctionne aussi comme cela et que bon nombre d’acheteurs de livres se fient pas mal à la couverture justement ! A ce petit jeu, certains s’en sortent assez mal (Bragelonne et ses couvertures un peu trop flashy-fantasy-mainstream) tandis que d’autres (comme Folio, justement) s’en sortent admirablement. Après, tout cela reste un critère pas forcément très représentatif de la qualité du livre, donc autant se fier à la quatrième de couv’ pour la suite.
Et justement, pour Quinze Minutes, la quatrième de couverture m’a permis de confirmer ce « bon choix » avec un mélange de rigueur et de douce folie…
Josh Winkler est peintre et vit dans l’Illinois avec sa famille. Lors d’une de ses promenades, il rencontre une mystérieuse jeune fille vêtue d’une longue robe qui l’observe puis disparaît mystérieusement. Il constate à ce moment-là que sa montre retarde d’un quart d’heure. Convaincu d’avoir effectué un voyage dans le temps, Josh se lance dans une enquête et une poursuite haletantes à la recherche de cette jeune fille, persuadé que sa vie, son avenir et ceux de sa femme et de sa fille se jouent dans ces quinze minutes qui lui font défaut. Quinze minutes est un roman plein de finesse, qui allie la rigueur implacable d’un des thèmes les plus vertigineux de la science-fiction à une écriture sensible, et se dévore comme un thriller.
Et là, je me dis que comme pour Janua Vera l’autre jour, Folio, en plus de bien choisir ses couvertures, rédige parfaitement les quatrièmes de couv’ ! L’essence du livre est là, résumée en quelques lignes sans pour autant révéler la nature profonde de l’intrigue ou bien les éléments de l’enquête à venir.
Quinze Minutes est un livre qui se dévore, en effet, avec un plaisir non dissimulé et une envie sans cesse renouvelée de pousser la découverte plus loin quitte à sacrifier sa nuit sur l’autel de cette vilaine curiosité que génèrent parfois les livres de qualité ! Josh Winkler y est touchant, l’émotion est palpable, la tension aussi, on découvre avec lui le « fonctionnement » du voyage temporel. Oubliez la rigueur scientifique, il n’en est pas question ici… tout se joue sur l’ambiance et une certaine « magie » qui nous enrobe jusqu’à une fin assez imprévisible mais surtout trop soudaine. J’aurais bien continué à voyager pendant quelques centaines de pages mais c’est aussi ça un bon livre… : ne pas tomber dans la facilité du volume de 1000 pages pour meubler du vide et finalement rompre l’équilibre que Charles Dickinson a parfaitement maîtrisé.
Un magnifique livre… A lire.