Les Fils des Ténèbres – Dan Simmons

Rythme un peu moins soutenu cette semaine, mais j’ai de bonnes excuses ! Peu, Sara, David, mon sommeil lourd comme une enclume, etc. et puis la tentative de résolution de problèmes de coeurs pour des gens que je connais finalement peu (c’est fou ça, la confiance que les gens, ils mettent dans le dedans de toi, ça flatte un peu quand même)
 Bref, parlons peu (pour un samedi hein), parlons bien : Les Fils des Ténèbres de Dan Simmons … kezako ?
Un livre. Soit.
Ecrit par un des génies de ce siècle. Soit.
Qui traite du vampirisme. Aaaaah …
Un livre sur le vampirisme écrit par un génie de ce siècle. Voilà, vous vous dîtes que maintenant vont s’enquiller un certain nombre d’éloges, vous avez raison.
Ce livre, comme chaque livre de Dan Simmons, est une immersion totale : pour apprécier l’écriture complexe et charnue de cet homme, il faut s’abandonner, rentrer dans le livre, dans le style, dans la narration et même ainsi, il faut s’accrocher, rester concentré, saisir les détails et l’ambiance …
Dan Simmons, ce n’est pas du livre de bord de plage, même si le livre de bord de plage a ses avantages (notamment celui d’être baigné dans l’eau de mer sans que je gémisse de douleur).
Comme indiqué précédemment, les Fils des Ténèbres traite du vampirisme … mais ayez s’il vous plaît la gentillesse de mettre de côté ce cher Bram Stocker le temps de la lecture de ce billet car il ne s’agit pas là de mythologie, de fantastique ou autre situation plus ou moins ubuesque, c’est bel et bien une plongée dans le réel …
Retour quelques années en arrière, en Roumanie, en bordure des Carpates. Ceaucescu et sa femme viennent d’être exécutés, la Roumanie est dans un état de décrépitude avancé et les orphelinats du pays sont saturés de sidéens, d’orphelins parmi lesquels un petit bonhomme, Joshua, qui présente tous les symptômes de syndrômes extrêmement rares à l’échelle de la planète !
Quel peut bien être cet enfant, receuilli par une scientifique alors en mission dans le pays, quel secret recèle-t-il dans ses entrailles, quelle mutation, quel organe stupéfiant lui permet-il de survivre alors que tout son corps semble fragilisé par ses maladies ? Les transfusions de sang le ravigorent …
Je vous laisse imaginer un peu la suite.
Mais vous êtes surement loin du compte. Une seule solution : lire ce livre. Dan Simmons a réussi à traduire en un seul livre toute l’épopée du mythe des vampires, de Vlad l’Empaleur (j’ai beaucoup pensé à Osmany …) à Vlad Dracula … et surtout il nous plonge dans une Roumanie criante de vérité bien que longuement décrite. Immersion, totale, écoeurante, renversante …
Une fois de plus, après les cycles d’Hypérion et d’Endymion, après l’Echiquier du Mal (peut être l’un de mes meilleurs livres … un de ceux que je prendrais sur une île déserte) … Dan Simmons me subjugue … cet homme est un génie, y compris dans cette approche tout à fait fantastique du vampire, de la Roumanie et ce terrible lien entre mutations, humanité et mythes. Chapeau bas.