Les chants de la Terre lointaine – Arthur C. Clarke

Voilà une réédition d’un livre assez ancien d’Arthur C. Clarke, basé sur une « très » vieille nouvelle datant des années 50, une sorte de parallèle à la fameuse Odyssée du même auteur, une ode à la Terre, à la nostalgie, une réflexion sur le déracinement profond d’une espèce.

La Terre se meurt et les derniers représentants de l’espèce humaine prennent place à bord du Magellan pour un voyage de plusieurs centaines d’années.
Au cours d’une escale sur une planète-océan colonisée longtemps auparavant par des vaisseaux-semeurs, l’équipage du Magellan rencontre des humains pour qui la Terre n’est déjà plus qu’un lointain souvenir, une légende.

Cette quatrième de couv’ est tellement fausse. La Terre ne se meurt pas. C’est le Soleil qui s’est changé en Nova en l’an 3620 de notre ère, carbonisant tout ce que l’Homme et la Nature avaient pu créer sur notre monde, mais aussi Mars et ses colonies de Sabras et tout le reste. La prise de conscience de cette catastrophe en devenir s’est faite au cours de notre siècle : quelque chose clochait au niveau du Soleil, certains neutrinos disparaissaient sans explication… Enfin si : le Soleil se mourrait, restait à déterminer la date exacte.

En attendant, l’Humanité s’est lancée dans la conquête de l’espace au fur et à mesure de la naissance de certaines avancées technologiques, produites par les cerveaux en ébullition des savants sachant leur fin « proche ». Le Magellan est finalement le dernier produit de la science humaine, utilisant l’énergie du vide, la « poussée quantique » pour se propulser à travers les années lumières.

Et 200 ans après la destruction du système solaire, le voilà sur Thalassa, une planète-océan sur laquelle un vaisseau-semeur s’est posé plusieurs centaines d’années auparavant et dont la société est florissante, se basant sur les derniers modèles de démocratie définis sur Terre (oui il faut croire qu’on ait trouvé une solution… hum…).

Voilà la fin de l’intérêt du roman. Car ce qui va se passer sur Thalassa n’est pas du premier intérêt si l’on excepte les Scorps (je vous laisse découvrir de quoi il s’agit), les interactions entre Magellans et Thalassans, les relations amoureuses impossibles et le départ du vaisseau vers sa destination finale : Sagan Deux, où il devra déplacer la planète de son orbite pour la rendre au final habitable et semblable à la Terre.

Cette escale à Thalassa n’est finalement qu’un prétexte de l’auteur pour s’interroger sur la culpabilité des survivants, sur la nostalgie, sur la tristesse infinie de voir son monde et le berceau de notre espèce disparaître à jamais, sur l’évolution de l’Humanité vers une forme de sagesse constructive et volontariste, sur la nécessité de reconstruire, de conquérir l’espace.

Rien de plus, mais c’est déjà pas mal, non ? Enfin moi ça m’a suffit pour être quelque peu bouleversé, non par l’histoire qui file de manière linéaire mais par les réflexions de Moïse Kaldor, par celles du capitaine Loren ou encore par la fraîcheur et la curiosité de Mirissa sur cette Terre déjà fort lointaine et pourtant tellement ancrée dans nos esprits.

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