Canisse – Olivier Bleys

Canisse… Drôle de titre, drôle de couverture et un résumé plus qu’alléchant avec notamment une comparaison plus que flatteuse avec l’univers et la créativité de Jack Vance : bref une sorte d’OVNI qui m’a attiré l’oeil et la tête…

D’un bout à l’autre de l’univers, les vaillants gardes-pêche de l’Unité livrent une guerre sans merci aux braconniers pilleurs d’océans. Xhan était l’un des meilleurs. Mais le voici mis d’office à la retraite, et sa vie perd tout son sens. Un jour, pourtant, un inconnu lui parle d’un poisson non répertorié, d’une taille dépassant toutes les créatures connues ou même, imaginables, vivant sur une planète sauvage qui ne figure sur aucune carte : Canisse. Xhan ressent un appel mystérieux vers cet animal que personne – ou presque – n’a jamais approché. Il part aussitôt à sa recherche. Mais gare : les braconniers eux aussi sont en chasse.

Et ma foi, j’ai passé un bon moment sur les plages calédoniennes avec ce livre, tout à fait adapté qui plus est aux lieux dans lesquels j’évoluais, non loin d’une mer inconnue et peuplée de créatures plutôt mythiques.

Très court, le roman se dévore littéralement en quelques heures et nous laisse pantois devant sa conclusion abrupte et quelque peu inattendue ! Un très bon point final qui n’ôte rien à la bonne qualité globale du roman. La comparaison avec Jack Vance n’est en effet pas malvenue puisque Olivier Bleys arrive en à peine plus de deux cent pages à créer un bel univers, riche de saveurs, de découvertes et d’émerveillement dont le mégathalos constitue le point d’orgue. Imaginez un poisson faisant la taille de la Nouvelle Calédonie !

A côté de cet étalage de merveilles spatiales ou maritimes, Olivier Bleys nous assomme par moments par sa plume directe, ne nous ménageant pas avec les considérations cancéreuses et alcooliques de son personnage principal et les évènements qui vont s’enchaîner un peu (trop ?) vite pour lui. Il en ressort une sensation d’efficacité, d’honnêteté et de franchise très en phase avec le relatif détachement de Xhan, fonctionnaire passionné mais aussi quelque peu enfermé dans un moule administratif.

Et enfin, il nous terrasse aussi à la fin du livre, livrant en quelques dizaines de pages un panorama plus global, désincarné et machiavélique de cet univers tout sauf bleu dans lequel évoluent les personnages. Une conclusion qui donne au roman une envergure encore plus grande que celle, plus convenue, de beau roman d’aventure SF.

Bref : une première incursion dans la SF tout à fait réussie pour cet auteur !