Savoie – randonnée au Lac de la Portette

Il est tôt, très tôt, trop tôt, le second matin de mon retour en Savoie… Le rendez-vous est fixé à l’entrée du joli vallon de Forand pour attaquer les hostilités : direction de la lac de la Portette. Enfin, ça, c’est ce que je crois alors que le parcours commence, à travers pins et bien au frais pour commencer. Les fraises des bois sont légion, tentation matinale à laquelle je n’hésiterai pas à succomber mais sans oublier d’en prélever le moins possible. La tentation est de toute façon de courte durée puisque les alpages font rapidement leur apparition, avec même une station de traite mobile, oubliée là… (façon de parler)

Le Rocheboc prend la lumière matinale alors que le sentier traverse désormais les alpages dénués de vaches à cette heure matinale. La lumière est encore douce et surtout, la chaleur n’est pas encore écrasante. Au loin, les sommets de la Vanoise prennent gaiment la lumière, formant une splendide barrière montagneuse en clair-obscur. La pente devient plus franche et on devine, au pied d’une immense barrière rocheuse, que le lac de la Portette devrait être dans le coin.

C’est effectivement bien le cas. Au soleil, d’un bleu vert étincelant, avec ses linaigrettes agitant leurs bras dans le vent, ses petits poissons se faufilant entre les pierres du torrent qui s’en échappe et ses aiguilles rocheuses le dominant. Le lac de la Portette est un bien joli lac d’altitude, facilement accessible. Cela doit d’ailleurs être trop facile puisque mes guides du jour suggèrent une variante, ce qui me va parfaitement. Le parcours va continuer de monter, en direction du col de la Charbonnière !

Le sentier est très bon, grimpant franchement mais sûrement vers le col que l’on aperçoit clairement. Un second lac s’est niché là, au pied d’un sommet charbonneux, déchiqueté. L’envie de baignade est forte, à dire vrai… mais je continue l’ascension, me retournant de temps à autres pour observer le lac de la Portette qui disparaît peu à peu. Le paysage des aiguilles, des deux lacs et de la Vanoise, est admirable ; mais celui de l’autre côté du col est à couper le souffle.

Je découvre émerveillé la Pierra Menta, l’un des sommets emblématiques (le ?) du Beaufortain et son cirque en contrebas. Le refuge du Presset se laisse entrevoir au loin mais pas son lac. Des chamois et bouquetins s’ébattent dans les pierriers voisins, se permettant même à un moment de traverser en toute tranquillité le névé en contrebas. Humilité, en montagne… toujours, et encore plus en observant ces drôles de créatures si agiles et assurées sur ce terrain.

Il est maintenant tant de descendre, longuement, bellement, vers le refuge de la Balme, loin en contrebas. Le chemin traversera pierrier, alpage en hauteur et belle pente rocailleuse, successivement et toujours sous le regard de plus en plus lointain de la Pierra Menta. Celle-ci agit comme un aimant sur le regard mais il faut rester concentré sur le chemin pour éviter la chute, loin d’être dommageable ceci dit au vu du peu d’exposition du sentier. Mais bon, une c*nnerie est si vite arrivée en montagne.

Après une traversée peinte de violet, le refuge de la Balme apparaît, bien peuplé et bien situé. Je continue de descendre car il y a foule et toutes les tables extérieures sont prises. Le reste de descente se fait au travers du vallon de Forand. C’est certes splendide mais la chaleur est désormais écrasante et la piste, une piste forestière, n’a que peu d’intérêt pour la marche. Je file, vite, vers le parking du point de départ. Voilà en tout cas une bien belle randonnée, dans le sens arpenté uniquement, afin « d’évacuer » le vallon de Forand à la fin, à la descente ! Surtout, la montée du lac de la Portette jusqu’au col et la découverte de la Pierra Menta au col, justement, reste le diamant visuel de ce parcours.

La carte de la randonnée :