Pyrénées-Orientales – visite de l’Abbaye Sainte Marie d’Arles sur Tech

Pour cette dernière journée en Pyrénées-Orientales avant un retour à Paris (et un retour dans la région, aussi, sûrement en 2021), j’avais le choix entre une randonnée dans les Albères ou une visite dans les alentours de Céret.

Force est de constater que pour le moment, j’ai très peu arpenté le Vallespir, la vallée qui débouche justement à proximité de Céret ! Or, le Vallespir regorge de beaux endroits, de superbes parcours de randonnée et propose aussi quelques lieux iconiques au possible.

Parmi ceux-là, j’ai jeté mon dévolu sur l’abbaye Sainte Marie d’Arles sur Tech qui, comme son nom l’indique, est située en plein coeur de la petite ville d’Arles sur Tech. Cette abbaye, est une des plus anciennes de Catalogne, puisque sa fondation date de la reconquête de Charlemagne.

Elle était toutefois initialement située à Amélie les Bains mais a déménagé au IXème siècle, devenant peu à peu l’une des plus grandes abbayes catalanes avant de péricliter et d’évoluer ensuite peu à peu jusqu’à son état actuel, que l’on découvre d’ailleurs en travaux pour ce qui est de sa façade principale côté ville.

On accède ainsi à l’abbaye Sainte Marie d’Arles par une petite porte dérobée donnant sur une ancienne cour et offrant directement au regard le superbe cloître du XIIIème siècle. Très simple, fait de marbre blanc de Céret et de pierre de Gerone, il est élégant et offre un havre de paix à quelques pas des habitations.

Si la salle capitulaire est close en ces temps de covid-19 car n’offrant qu’une seule entrée / sortie et bien que le masque soit obligatoire, l’église est ouverte, avec ses trois nefs parallèles toutes plus riches les unes que les autres. On découvre les différentes chapelles et alcôves des nefs latérales, avec la Rodella d’une part, ce disque fait d’un cordon de cire d’abeilles, dont l’histoire et la symbolique sont bien expliquées sur place.

Il y aussi la chapelle des Saint Abdon et Senne, une chapelle du Rosaire et une petite absidiole avec un retable baroque très « sage ». Du côté sud, une autre absidiole, la chapelle Saint-Benoît, celle de Saint-Antoine et enfin Saint-Joseph. Toutes ont leurs particularités et méritent un arrêt pour les étudier, sans oublier les drôles d’armoires à reliques que l’on retrouve dans les piliers de la seconde travée, singulières !

Enfin, au moment de sortie de l’église, on ne manquera pas de lever les yeux vers les superbes orgues de l’église derrière lesquels une contre-abside se découvre, décorée de fresques assez abîmées datant du XIIème siècle. L’église orientée à l’ouest et à l’est on retrouve donc ce contre-sanctuaire faisant penser aux structures carolingiennes.

Dehors, la façade se découvre avec le dos au mur et tours de défense de l’enceinte. Elle est écrasante, portant alpha, omega et quelques jolis décors sculptés, le tout datant peu ou prou du XIème siècle. Un sarcophage est également présent dans un coin de la cour. Il date du VIème siècle et aurait abrité les reliques de Saint Abdon et Saint Sennen, en compagnie désormais d’un gisant datant du XIIIème siècle.

Bref, vous l’aurez compris : l’Abbaye Sainte Marie d’Arles est superbe et vaut le détour ! Voilà qui achève de me convaincre de passer un peu plus de temps en Vallespir lors de ma prochaine venue dans la région : Montferrer, Prats de Mollo – La Preste ou encore Coustouges m’appellent de leurs voeux. Je ne saurais leur dire non.