Pyrénées-Orientales – randonnée à la Tour de Batère

A l’occasion du long weekend du 11 Novembre, j’ai remis le couvert avec les Pyrénées-Orientales car la région n’a toujours pas fini de révéler tout son potentiel de beauté et de randonnées ! La météo n’était pas vraiment des plus stables ni des plus sympathiques mais qu’importe, cela ne m’a pas empêché de trouver quelques éclaircies pour aller arpenter les alentours de Céret, où je résidais de nouveau. Pour la première journée, j’ai d’ailleurs jeté mon dévolu sur les alentours de Corsavy, en direction des anciennes mines de Batère où les nuages m’avaient repoussé lors de mon dernier séjour. Comme une sorte de revanche…

Plusieurs parcours de randonnée sont possibles dans le coin, j’ai choisi un premier itinéraire classique avec deux points de « chute » : la Tour de Batère d’une part (je ne me lasse pas des tours à signaux de la région) et le Puig de l’Estelle qui offre de belles vues sur les Aspres et sur les contreforts du Canigou ! Le point de départ, c’est le bâtiment principal de l’ancienne mine, partiellement reconverti en gîte, tout à fait impressionnant et bien logiquement fermé à cette saison.

Le sentier part à l’assaut de petites pentes à l’arrière des bâtiments, passant bien en contrebas des sites d’extractions de minerai qui foisonnent sur les flancs du massif du Canigou. De nombreuses installations minières visaient en effet à en extraire du fer (et d’autres minéraux je crois bien !) et ont été progressivement abandonnées alors que leur rentabilité n’était plus à la hauteur de la mondialisation galopante, entres autres choses. La première partie de la randonnée, en plus d’offrir quelques jolies vues vers le bas Vallespir et même les Albères au loin, passe à leurs côtés sans jamais s’en approcher suffisamment.

Le premier objectif est en revanche bien visible : la Tour de Batère trône sur un petit éperon, dans ce qui semble être une petite selle montagneuse plutôt que sur un pic. On verra plus tard qu’elle est en réalité parfaitement située pour observer tant que le Vallespir que la plaine en contrebas et garder en vue d’autres tours situées beaucoup plus loin. Mais pour le moment, je savoure les couleurs automnales, avec notamment une splendide forêt de mélèzes dorant tout un pan de la pente !

La tour de Batère, partiellement en ruine, trône donc encore fièrement au milieu de quelques pierres éboulées. A l’abri du vent, en plein soleil, il fait encore une douceur à être en t-shirt ! La vue sur les sommets proches du Canigou qui commencent à attirer les nuages et sur tous les alentours est superbe. Dommage que la tour ne soit pas restaurée comme celle du Mir, ce serait fameux ! A défaut de ça, je prends le temps d’en faire le tour en prenant garde de ne pas tomber du côté le plus escarpé.

Il serait en effet dommage de rater les vues suivantes, alors que je reprends le chemin menant vers le Puig de l’Estelle et le reste du domaine de Batère. Le chemin monte désormais consciencieusement vers les petits sommets faisant crête avec la zone des Aspres en contrebas, autour de la Bastide et de Valmanya. Cette zone reste invisible, on reste du côté sud en compagnie de quelques chevaux sauvages qui restent à bonne distance.

Les nuages se font de plus en plus présents et je commence à m’inquiéter un brin pour ce qui est de ma vue sur le Canigou depuis le Puig de l’Estelle ! Au détour d’un dernier virage, il apparaît enfin, tandis que le sommet du Pic Gallinasse – qui me faisait de l’oeil pour une rando – finit de se couvrir de nuages, tout couvert de neige qu’il était déjà – autant pour la rando. Mais bref : le Canigou apparaît et quelle magnificence, une fois de plus ! Je m’approche du rebord ou plutôt de la belle pente qui ouvre l’horizon sur sa masse de roches et sur les forêts en contrebas… Beauté.

Le spectacle reste de courte durée malheureusement car alors que j’entame mon ascension du Puig de l’Estelle, les nuages finissent de gagner la partie, faisant plafond à quelques centaines de mètres trop bas… Tant pis, il reste le paysage des forêts autour de Valmanya, connues pour offrir un joli sentier de randonnée sobrement appelé « les balcons du Canigou ». Autant vous dire que le rendez-vous est pris pour une journée où la météo sera moins farouche, en 2022 !

J’avais envisagé de faire une descente du côté des mines de la Pinouse mais la prédominance des nuages dans le ciel et notamment leur stagnation du côté du col menant au Puig de l’Estelle m’ont fait changer d’avis. Cela sera là-aussi une belle occasion de revenir pour faire une bouclette Pinouse / Gallinasse avec là-aussi des vues incroyables à attendre sur le grand sommet catalan. En attendant, je descends à travers nuages en direction des mines de Batère, dont certaines infrastructures sont finalement proches et peuvent gentiment s’explorer. Pas grand chose à se mettre sous la dent côté urbex mais l’ambiance est unique, avec ces couleurs et bâtiments, puits de mine condamnés, à moitié cachés par les nuages. Brrr. Je reviendrai sous le soleil, c’est certain.

La carte de cette randonnée :