Charente-Maritime – visite de l’abbaye de Fontdouce

Toujours dans l’optique de visiter les terres de la Charente-Maritime, j’ai pris la direction de l’est de Saintes pour découvrir l’Abbaye de Fontdouce. celle-ci, fondée au XIIème siècle a été en grande partie détruite pendant les guerres de religion et la Révolution, n’en laissant que de très beaux vestiges, eux même utilisés à partir de la fin XVIIIème dans le cadre de l’exploitation vinicole, fort présente dans la journée. Toutefois, de grands travaux ont été entrepris au cours des dernières décennies pour redonner à ce lieu une belle partie de son lustre d’antan !

Passée l’entrée de l’abbaye de Fontdouce, on découvre sa première singularité : la Fontdouce, qui prend sa source à 500 mètres de là, passe en plein milieu de l’abbaye et traverse même le bâtiment principal, entre la salle des Moines et l’ancien couloir-parloir. Avant de découvrir ces deux lieux, on se promène d’abord dans le joli jardin à la française qui reprend les contours du cloître primitif et des restes des bâtiments attenants, dont certaines fondations sont encore visibles.

La petite chapelle voisine, l’autre singularité de l’abbaye de Fontdouce, est à double étage. On découvre d’abord sa chapelle basse, qui était partiellement remblayée jusque dans les années 70. Les traces en sont encore visibles, dans cet ensemble roman d’une extrême sobriété où des pots acoustiques sont encore présents et fonctionnels. Expérience sonore très impressionnante ! La suite, c’est une splendide salle capitulaire où l’eau transite et dont toutes les clés de voûte sont joliment décorées. Là-aussi, des remblais de 1m50 étaient présents ! Difficile à imaginer, sachant que cette salle est l’une des plus grandes de France, avec ses 6 piliers centraux et 12 travées.

De retour à l’extérieur, on découvre les contours de l’ancien grand cloître et du réfectoire des moines, détruits en immense partie. Le campanile et les cuisines sont quand à eux bien intacts, de l’autre côté de la cour. Le dortoir, au dessus de la salle capitulaire, servit à l’habitation et à la distillerie, avec son alimentation en eau garantie par la pompe à eau encore visible sur le mur extérieur. Le cellier mérite un coup d’oeil, tout comme la vue depuis le sommet de l’escalier qui le surplombe. Mais c’est bien le couloir-parloir qui est remarquable, avec son trou percé à travers le mur, donnant sur la salle capitulaire, d’où l’abbé pouvait écouter ce qui se disait dans le parloir !

Une petite enfermerie se laisse apercevoir, du moins ce qu’il en reste. La salle des Moines, excavée en 2006, est également accessible et était d’une taille tout à fait impressionnante. Elle est aujourd’hui utilisée comme salle de réception et n’a qu’un seul étage alors que l’on suppose qu’il y en avait deux, en prolongement du dortoir ; là où trône désormais la maison de maitre typique des campagnes vigneronnes de Charente-Maritime. La visite de l’abbaye de Fontdouce n’est toutefois pas finie puisque le guide papier invite à traverser de nouveau le jardin pour monter dans la partie haute de l’abbaye.

On découvre après avoir laissé traîner son nez dans le jardin des simples les traces de l’immense église abbatiale, dont subsistent encore le pavage du choeur et des absidioles. Un pied de pilier, massif, est également un bon témoin de la taille conséquente de l’ouvrage. Légèrement au dessus de l’ensemble, ne pas manquer le petit cimetière et ses sarcophages ou bien les repose-tête destinés aux convers-serviteurs dont le reste du corps reposait directement en terre. Il reste alors à découvrir la chapelle haute et les anciens appartements avant de filer vers une prochaine visite ! L’abbaye de Fontdouce fut une très agréable surprise, je n’en attendais à dire vrai pas tant.