Ce jour-là, les vallées de l’Oisans sont saturées de nuages, baignées d’ondées plus ou moins puissantes et totalement impraticables pour ce qui est de la randonnée. Les alentours de Grenoble, à défaut d’être ensoleillés, sont annoncés plus calmes et si un petit tour dans le centre-ville de Grenoble aurait été possible, j’ai préféré aller faire un tour à Vif, pour visiter le domaine des Ombrages, à savoir le musée Champollion. Le domaine, qui appartint à Jacques-Joseph Champollion, fameux frère du tout aussi fameux Jean-François Champollion, a été transformé en musée célébrant la mémoire des deux frères et expliquant leur singulière destinée.
Le musée n’est pas gigantesque mais mérite une visite studieuse, pour peu qu’on s’intéresse à l’égyptologie et à l’importance du travail de ces personnages sur l’époque qu’ils ont traversée, au gré des trouvailles, des luttes d’influence, du bouillon culturel grenoblois et des soutiens apportés à la méthode Champollion. Le lieu retrace tout cela, des origines du domaine à son transfert dans la famille et son importance pour les frères, le rez-de-chaussée traitant aussi des études du jeune Champollion. Dans les étages, c’est l’Egypte qui prend de plus en plus d’importance, avec la campagne d’Egypte bien sûr mais aussi la méthode Champollion et la découverte de la Pierre de Rosette avec ses inscriptions en trois langues d’un même texte antique.
On découvre ensuite les différents cercles d’influence qui pouvaient exister et approches opposées, entre soutiens, neutralité et franche opposition à tout ce que Champollion mit petit à petit en place, avec l’indéfectible soutien de son frère qui poursuivit ses travaux après le décès de Jean-François, à seulement 41 ans. Le musée possède par ailleurs, en propre ou en dépôt, de superbes pièces égyptiennes, visibles dans un cadre intimiste, avec un scénographie qui a du sens et met parfaitement en lumière la progression de l’égyptologie à l’ère Champollion.
Finalement, c’est bien, parfois, qu’il pleuve.