La météo s’annonçant un peu changeante en cours de journée, mais sans grandes certitudes, j’avais choisi pour cette journée de randonnée de partir de la Bérarde et de filer vers le refuge du Châtelleret, en aller et retour tout simple. C’était évidemment sans compter quelques idées saugrenues qui m’ont largement fait allonger le parcours mais je ne regrette absolument rien, tant les paysages ouvertes par ces détours et prolongations étaient enchanteurs. Le vallon qui s’ouvre au départ de la Bérarde est peut-être bien le plus beau du coin, avec le juste équilibre entre largeur et sommets impressionnants le bordant. Bon, un vallon qui démarre sous le regard de la tête de la Maye et la Rochaille, avec la barre des Ecrins en guise de surveillante, ça ne peut qu’être beau…
Mais le meilleur reste toutefois à venir, alors que je progresse après une courte montée à travers ledit vallon, superbe. Une bifurcation, après un peu plus de 200 mètres d’ascension tranquille, m’indique des cascades, celles du Planet Geny. Un message indique un franchissement potentiellement difficile… mais je me lance malgré tout ! Le sentier franchit le ruisseau et ce changement de rive, après quelques centaines de mètres, permet tout simplement d’admirer la Meije, trônant au fond du vallon ! Une courte grimpette emmène jusqu’aux cascades sus-mentionnées et le franchissement s’avère aisé, mais je comprends l’alerte en cas de pluies ou en période de fort débit. Rien d’impressionnant ici, si ce n’est la vue depuis la zone des cascades, sur les Ecrins et tous les voisins.
La descente me ramène vers le sentier de fond de vallon que j’avais quitté plus tôt, encore à distance respectable du refuge du Châtelleret. Plus que quelques efforts et les nombreuses tables au soleil du refuge se laissent apercevoir. Il y a un peu de monde mais pas trop. Le refuge est idéalement situé, avec derrière lui la Meije et devant, ce superbe vallon isolé. Un lieu absolument idyllique ! Je suis tenté de m’arrêter là, comme prévu, mais la météo semblant plutôt stable, je décide de continuer mon chemin vers le refuge suivant : le Promontoire. Je me disais que j’allais m’arrêter à un moment et… après une première montée pierreuse, le paysage ne me satisfait pas. Alors je continue et ça grimpe, ça grimpe…
Finalement, je me dis que quitte à être là, dans un univers de plus en plus minéral et hostile, autant pousser jusqu’aux falaises de la Meije ! Un point blanc attire mon regard dans la falaise, côté gauche. Il me faut un peu de temps pour réaliser de quoi il s’agit : c’est le refuge du Promontoire ! Voilà un lieu qui semble fascinant, accroché à la roche, mais je n’ai aucune idée de son accessibilité. Faut-il un peu d’équipement d’alpi ? N’ayant pas d’informations – et pas de réseau – je décide finalement de m’arrêter au niveau de jolies cascades, juste sous la Meije et sous le refuge du Promontoire, au soleil.
J’apprendrai le soir même, après une longue descente vers la Bérarde (en passant côté gauche du vallon, pour boucler au maximum l’itinéraire), que le refuge est tout à fait accessible à pieds, pour qui a l’habitude de randonner. On peut bien sûr y dormir et on peut surtout tout à fait réserver le pique-nique du midi… Voilà une offre qui ne se refuse pas et rendez-vous est pris pour un retour dans le coin. La vue depuis les terrasses du Promontoire, que ce soit vers le bas ou vers les sommets voisins, doit être au moins aussi enchanteresse que ce superbe vallon du Châtelleret.
Les photos de cette randonnée :
