Le lac Lauvitel, je l’avais déjà vu il y a quelques années, lors de mon premier séjour dans l’Oisans. Très connu, très couru, souvent très peuplé, il est une des stars incontestées du parc national des Ecrins et s’il mérite assurément son statut, il mérite surtout qu’on le surplombe pour en apprécier encore plus la grandeur et la beauté.
J’avais donc déjà exploré une partie de ses alentours en faisant l’ascension du col de l’Âne, puis en faisant l’aller et retour pour voir son voisin, le lac de la Muzelle, l’an passé. Cette fois-ci, l’objectif est le lac de Plan Vianney, situé bien au dessus du Lauvitel, plein sud. Je retrouve le hameau de la D’enchère, où un grand parking a été aménagé pour gérer le flux de visiteurs du Lauvitel…
C’est parti ensuite pour une ascension connue, sur les chemins des aïeux, pavés à la sueur du front de plusieurs générations de montagnards. Ces chemins sont une bénédiction pour une zone aussi courue que celle du Lauvitel puisqu’ils protègent la zone de l’érosion qui serait autrement catastrophique. Bon, ils ne la protègent en revanche pas de quelques déchets, trouvés et ramassés ici et là.
Le lac Lauvitel est rapidement atteint et la lumière, encore timide, est splendide sur une partie du lac. Plutôt de filer à l’est, je découvre cette fois-ci le sentier qui court sur la rive ouest du lac. Un peu aérien et exposé par endroits, il permet de découvrir le lac d’assez prêt mais aussi d’assez haut. Les vues sont superbes et s’élargissent à mesure que le sentier serpente et grimpe rapidement dans la pente.
La grimpette est franche mais belle, avec toujours ces vues larges derrière soi et à un moment, un grand ruisseau avec quelques bassines où il peut faire très bon faire une trempette glaciale ! On atteint alors une zone bien plane où les traces d’un lac se laissent deviner. Le « lac mort » est le nom de ce coin, que l’on traverse en direction d’un pan de paroi abrupt à souhait.
C’est le dernier bout d’ascension, sincèrement difficile et exposé, qui permet d’atteindre une dernière pente herbeuse débouchant sur le lac de Plan Vianney. Celui-ci est surplombé de lignes électriques assez peu élégantes mais il ne faut pas s’attarder sur ça. Vous pouvez vous arrêter là… mais vous pouvez aussi grimper un peu plus, en direction du col voisin.
Les lignes électriques disparaissent peu à peu dans le paysage, découvrant le lac de Plan Vianney, vu de haut et dans son écrin alpin. Le dernier tronçon de sentier menant à la brèche du Périer se mérite, à la montée comme à la descente ! Glissade interdite et pied sûr requis, ainsi qu’une bonne gestion du vertige par endroits.
La récompense, ce sont ces vues en contrebas sur le Valbonnais et le Trièves, avec des montagnes éparses d’un côté ; le lac de Plan Vianney de l’autre, avec quelques beaux sommets des Ecrins en vue. La longue et un peu ennuyeuse descente sera largement compensée par de nouvelles vues sur le lac Lauvitel, sous une tout autre lumière et avec des nuances de bleu splendides. Revenir, encore une fois ? Pourquoi pas. Il paraît qu’il y a l’aiguille de Vénosc et la tête de la Muraillette, dans le coin…