Hey ! On va voir les vaches ?

"Paysagiste regardant le paysage", Cantal, 2010, huile sur toile (ou pas).

Le billet que vous êtes en train de lire, n’a pas été écrit par Viinz. Non, c’est moi, Pingoo, qui prend sa place pour un instant. Vous kiffez d’avance là non ? Le GRAND PINGOO qui écrit un billet chez ce blogueur-vermisseau insignifiant de Viinz, QUEL GRAND MOMENT.

« Grand » je ne sais pas, mais en tous cas j’ai vécu un moment un peu particulier, puisque le temps d’un court week-end, j’ai vécu la vie de Viinz. Et vous savez quoi ? C’était assez cool.

C’est simple, un petit voyage était organisé dans le Cantal, avec deux grosses poignées de blogueurs plus ou moins influents. Ce brave Viinz, qui déborde de sollicitations multiples à chaque seconde n’avait pas pu s’y rendre. Je l’ai donc remplacé la bouche en cœur, pour prendre – à sa place – des photos de vaches. Je crois que lui, pendant ce temps, prenait encore des photos de bagnoles. Lui les bagnoles, moi les vaches, ça me semble correct comme deal.

Meuh

L’opération était organisée par Interbev, une organisation nationale chargée de protéger et promouvoir l’élevage bovin en France, au sens très large. Le but de ce voyage était donc avant tout éducatif. Nous étions accompagnés d’éleveurs, de responsables de la filière bovine, d’un paysagiste, et de plein d’autres gens tous aussi sympathiques les uns que les autres.

Voilà ça c’est pour le fond, sur la forme nous étions donc une douzaine de blogueurs avec des lignes éditoriales très variées, à nous mettre en route pour l’Auvergne. Étaient présents Julien d’EkoloGeek , Sophie de MarcelGreenIsabelle, The Green Geekette, Shalima, Benjamin et Barbie, Gallïane, Garko, Manou, Clyne notre gentille accompagnatrice, et moi même (NSFW).

Qu’est ce qu’on a fait de beau pendant ce week-end ?

« La photographie de vache, c’est ma seule et vraie passion ». Benjamin H2, buveur de lait (entre autres). 

Je vais essayer d’être complet autant que possible. Pendant ce week-end nous avons pris le train pour Clermont Ferrand, ce qui a été l’occasion de parler avec Barbie H2 de sa passion pour le groupe Muse, de toucher Korben en vrai au retour (totale coïncidence), et de mater en douce une MILF qui s’amusait avec ses orteils à la place à côté de moi.

Nous avons aussi pris le bus un bon paquet d’heures, à nous battre pour la place la moins vomitive et à contempler Manou en train de se rouler par terre, probablement un peu trop alcoolisée.

En réalité le bus a surtout été un moment d’échange assez intense avec les éleveurs et le paysagiste, qui nous ont expliqué pendant nos longs trajets tout un tas de choses vraiment passionnantes, rendant des paysages français a priori familiers, absolument magnifiques, grâce à quelques mots.

Ça c’est pour la partie transports, mais évidement nous n’avons pas fait que rouler… En vrac, nous avons fait un saut à Salers, qui ne se prononce pas du tout « Salersse » d’ailleurs, mais bien « Salaire ». Passage trop rapide mais mignon. Nous avons ensuite fait quelques haltes ici et là et là pour admirer et comprendre les paysages et les nombreuses estives du coin, dédiées aux bovins gourmands. Nous avons visité une exploitation, l’occasion de tâter de la vache dans tous les sens, de les faire se balader dans les champs, et de s’habiller en paysans flashis-fashion.

Une fan de Muse anonyme, nous présente la mode auvergnate.

Autre moment très notable, nous avons pu assister à un concours local de bestiaux. En gros tout un tas de vaches de la même race (aubrac si je ne m’abuse), qui se tiraient la bourre sur tout un tas de critères, celle qui marche le mieux sur le podium, celle qui porte le mieux les haut talons, celle qui a la plus belle croupe. Bon en vrai j’ai pas vraiment noté les critères, mais c’était vraiment étonnant comme ambiance, que des locaux, plein de vaches partout, et des gens autour de nous, par dizaines, qui avaient -vraiment- envie de nous parler de leurs bêtes. Étonnant.

Pour terminer nous avons pu déjeuner dans un buron. Une sorte d’abris traditionnel qui dans notre cas, était transformé en resto, rustique mais sympathique. Il faut dire que ce déjeuner là était assez terrible, avec des plats régionaux, une viande absolument ahurissante, et pour moi la découverte de la truffade, OH MY GOD. Le Viinz aurait adoré.

Voilà ça c’est le programme, un tour en montgolfière était programmé, mais le fort vent n’a pas permis à notre fière équipe de prendre les airs, ça aurait été dommage de perdre en vol l’élite de la blogosphère française…

De très belles vaches !

Pour résumer, de la bonne bouffe, de très jolis paysages et des gens adorables et passionnés qui ont su nous donner quelques informations intéressantes sur leurs activités.

Soyons clair, avant de partir j’étais clairement sceptique sur tout ça. J’imaginais tout à fait une petite bande de blogueurs naïfs qui allaient se faire retourner la cervelle pas des lobbyistes sans scrupules à grand coup de bourrage de crâne. J’étais donc sur la défensive, armé de mes habituels arguments en fonte pour shooter tout discours pénible et propagandiste.

Au final, la surprise a été totale. Ces gens, dont le métier est de promouvoir une activité clairement mis en exergue pour ses conséquences l’environnement, ont joué la carte de la sincérité absolue. Il n’était pas ici question de nous présenter une monde entièrement rose, ni de nous expliquer que la production de viande bovine était bonne pour la couche d’ozone et pour guérir le cancer du genoux. Non, le discours était posé, modéré, pédagogique, et vraiment intéressant. De quoi nous convaincre que l’impact écologique de la production bovine était largement compensée par l’entretien des terres et des paysages par les éleveurs. L’élevage en France n’est pas comparable avec l’élevage intensif que l’ont peut croiser ici et là, et qu’autant d’un point de vue social, qu’au niveau de la sécurité alimentaire, nos assiettes sont plutôt très bien loties en comparaison de celles des consommateurs d’autres pays dont la « culture de la bouffe » est moins, disons, sublimée.

Un bilan très positif donc. Me concernant ça ne me fera pas changer d’avis sur les enjeux écologiques et certains doutes autour de l’élevage, mais l’aspect social et humain m’a définitivement convaincu.

En repensant à certains visages que l’on a pu croiser, ou à certains mots et ressentis qui ont circulé pendant ce week-end, je n’ai pu m’empêcher de penser à une ex-blogueuse si provinciale, qui est probablement la personne qui faisait le mieux passer ce genre de ressentis dans ses rencontres, elle expliquait souvent à quel point elle était touchée par les gens, en particulier en province justement. Des gens qui rendaient les choses plus simples, plus jolies, uniquement grâce à la sincérité. Je l’ai compris un peu plus avec ce week-end.

L’éleveur qui nous accompagnait tout le long nous a jeté un « on a besoin de votre aide » en guise d’au revoir. C’était très fort, et bien plus parlant que les débats et reportages télévisés que l’on peut voir à chaque sursaut de crise sur cette profession. C’est vrai que rencontrer l’humain, ça change tout.

« Paysagiste regardant le paysage », Cantal, 2010, huile sur toile (ou pas).

Je ne sais pas du tout comment on peut aider, mais je suppose qu’on ne peut que vous encourager à vous y intéresser, à visiter les campagnes françaises, et surtout à rencontrer les gens, les éleveurs, les locaux. Il n’y avait pas écrit « blogueur » sur nos fronts et pourtant chaque personne que nous avons croisé avait vraiment une envie et un vrai plaisir à échanger avec chacun d’entre nous. Ça fait un bien fou :).

Pour terminer, je vais remercier les gens. En premier lieu Clyne et InterBev pour l’invitation, Garko d’avoir été mon +1 plein de tendresse et de sensualité, la jolie Julie pour l’organisation et pour avoir renversé 1kg de sel sur notre table au dîner, jetant le malheur sur ma famille (et la sienne) pour 7 générations. Merci aussi à tous les gentils gens qui nous ont parlé, le chauffeur de bus qui a accepté de rouler à 180km/h dans les petites rues de Clermont pour qu’on ait notre train retour, et Jennifer, la vache qui a été découpée pour fournir ces pièces de bœufs ahurissantes qui nous ont été servies au Buron.

Et pour terminer, un grand merci à Viinz, pour avoir raté ce week-end là, et m’avoir laissé sa place :p.

Quelques photos pour conclure, en vrac.

Le plus paysan des blogueurs parisiens.
Elle est VRAIMENT très contente.

 

Sophie, cheveux aux vents, *grou*.

 

Une mouche et des mouches.

La « Jolie Julie » précitée, se prenant pour Lucky Luke.

 

Miss Fourage 2003 qui nous a honoré de sa présence. Love.