Corse – randonnée dans la forêt de Bonifatu

Petit matin, après un coucher de soleil grandiose le soir précédent, la lumière refait son apparition sur le golfe de Calvi. Depuis le balcon de ma maison à Lumio, je le vois progresser peu à peu, baignant d’abord la Citadelle de ses rayons, avant de dépasser les sommets et d’illuminer la plaine attenante. Il est temps de partir pour une nouvelle journée de randonnée, tandis que le ciel semble bien décidé à tourner au gris.

Direction Calenzana, plus spécialement la maison forestière de Bonifatu, au bout d’une route assez amusante mais fort étroite ! C’est ici qu’une des variantes du GR20 débouche, au coeur d’un bel ensemble de parcours bien tracés, dans le massif du Bonifatu. Mon objectif : le refuge de Carrozzu et la passerelle de Spasimata.

Depuis le gîte / maison forestière, on remonte tout d’abord une belle piste qui débouche au bout de quelques kilomètres dans le cirque de Bonifatu. Les nuages se sont d’ores et déjà déployés au dessus de nos têtes, nimbant la forêt d’une ombre pas évidente à photographier, mais il ne pleut pas.

On attaque alors la randonnée à proprement parler en s’engageant sur le GR20 ! C’est parti pour une belle grimpette en forêt, annoncée pour un peu plus de 2h30 et 5.5 km, avec 750 mètres à gravir aussi… un joli programme somme toute car il paraît que tout là-haut, on peut se baigner.

Le chemin longe d’abord de nombreux arbousiers chargés en fruits (omnomnom) puis se balade en balcon au dessus de la rivière Lamitu. Les vues sur les sommets environnants sont superbes, au gré des percées du soleil dans le couvert nuageux.

En parlant de couvert, celui-ci devient forestier à de nombreuses reprises, humides les reprises. Le chemin croise quelques rus qui descendent les flancs montagneux en direction de la gorge que je longe. L’ambiance est légèrement collante et fraîche, un contraste bienvenu avec le balcon nettement plus ensoleillé et chaud.

Le chemin change alors de rive grâce à une belle passerelle jetée au dessus d’un chaos rocheux non moins photogénique. Le soleil a qui plus est décidé de jeter quelques rayons sur la zone pour mon plus grand plaisir.

C’est parti pour le dernier bout d’ascension, raide et en forêt. Le chemin grimpe consciencieusement à travers bois, n’offrant que très peu de vues sur les alentours mais ce couvert est bien agréable pour conserver une température environnante et corporelle raisonnable. Bref : c’est bien pour randonner.

On débouche enfin aux lisières de la forêt. Une petite bifurcation nous mène à gauche en direction du refuge de Carrozzu. Il y a là une gigantesque plateforme pour hélicoptère, interdite d’accès évidemment… mais offrant aussi une vue parfaitement dégagée sur la vallée de Bonifatu. Impossible de résister.

La bouche bée refermée, on rebrousse rapidement chemin pour entamer un dernier morceau d’ascension, sur le GR20 toujours, en direction de la passerelle de Spasimata. Ce sera la fin de la randonnée pour moi mais j’ai bien envie de revenir un de ces jours pour faire l’ascension complète jusqu’au beau sommet de la Muvrella (1800 m de dénivelée… à priori c’est mieux de le faire en deux jours !).

Aucune frustration quant au fait de s’arrêter quoi qu’il en soit car l’environnement de la passerelle est magnifique ! Quelques menues cascades alimentent de jolis bassins et la vallée de la Spasimata est profonde, spectaculaire à dire vrai. Déjeuner et baignade ? Tout à fait. Bon, par contre, soyons honnêtes : c’était putain de froid… mais le coup de fouet de cette eau à 7-8°c m’a fait un bien fou !

Il est temps de redescendre, alors que les nuages s’accumulent derrière moi, rendant le paysage quelque peu menaçant. La descente, à bon rythme, est très agréable pour qui a des bâtons et les utilisent à mi-chemin entre descente dynamique et trail ! Je me suis collé au train d’un autre randonneur et je me suis ainsi bien vite retrouvé sur le chemin en balcon… pile au moment où les nuages se faisaient la malle.

De retour sur la côte, après une escale infructueuse au restaurant Le Pain de Sucre (fermé en cette saison !), j’ai finalement « échoué » à Lumio pour une petite balade dans les ruelles de la ville, dans sa jolie église et finalement dans son bar bien agréable même s’il n’y a pas eu de coucher de soleil dantesque ce soir-là.

La carte de cette journée de randonnée :

Où boire un verre à Lumio ?

Assez peu de choix hors saison mais le meilleur était bien ouvert, avec une belle terrasse donnant sur la Balagne. Le coin parfait pour voir le soleil se coucher sur la Balagne ! Le nom : U caffe di a Mossa.

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