Me voici au château de Villesavin, superbe ouvrage longiligne que l’on découvre juste après s’être garé, en face de l’immense façade du château et de ses douves. Villesavin, à quelques kilomètres à peine de Chambord, est intimement lié à celui-ci puisque son bâtisseur, Jean Le Breton, était le secrétaire des Finances de François 1er, en charge de la construction du grand château ! Villesavin, parfois surnommé la « cabane de chantier de Chambord » a aussi et surtout bénéficié des quelques 1800 ouvriers et artistes mobilisés sur le chantier voisin.
De part et d’autre de la cour d’honneur se trouvent deux autres cours, mais c’est la première qui nous intéresse d’abord pour le début de la visite libre. La cour d’honneur est en effet remarquable, surplombée par une toiture très pente qui supporta en son temps une couverture en plomb. Les lucarnes du bâtiment de droite abritent de jolis figures représentant la musique, la comédie et la tragédie, tandis qu’une immense vasque en marbre de Carrare trône en son centre. De l’autre côté, la petite chapelle seigneuriale est couverte de peintures datées du XVIème et restaurées il y a peu. Un petit couloir mène à un oratoire discret, qui permettait de suivre la messe encore plus en privé, la chapelle n’étant pas immense en soi.
En allant dans la cour située à droite, pour amorcer la visite guidée de l’intérieur du château, on découvre un arbre magnifique abritant quelques chaises. Idyllique, tout comme l’est la dame à la cithare, quatrième lucarne située à l’entrée de la salle des gardes où l’on découvre l’importance du château pour les habitants des environs, regroupés dans une association qui aide les propriétaires actuels à prendre soin, restaurer et faire vivre ce beau château. Villesavin abrite aussi quelques collections remarquables, l’une de voitures d’enfants et l’autre d’hippomobiles, dont la voiture de chasse du XVIIIème, unique.
L’intérieur du château est intéressant, tout comme la visite guidée ! On y apprend l’histoire du château et de ses propriétaires, avec des détails sur son évolution et sa modernisation. De la porte de la cuisine curieusement conçue au système de chauffage du château, tout y passe, même s’il n’y a finalement que peu de pièces à visiter. Les autres sont encore habitées par les propriétaires, sûrement en haut de l’escalier, classé aux Monuments Historiques et rappelant curieusement celui de… Chambord, pardi.
Le petit musée attenant à la second cour traite du mariage, tel qu’il se déroulait entre 1840 et 1950. Différentes scènes sont conçues, avec de nombreux accessoires et tenues, tout à fait remarquables. Ce n’est pas ma tasse de thé mais l’effort est notable, tout comme l’incroyable collection de globes de mariage – il y en a plus de 350 ! Le colombier, fraîchement restauré, en paraîtrait presque commun alors qu’il est immense et possède encore son échelle tournante. La visite se termine en admirant la façade sud de Villesavin, drôlement remaniée par le marquis de Pradel au XIXème siècle : volets roulants, balcons métalliques et fenêtres sans meneaux, en sus d’inscriptions grandiloquentes !
Qu’à cela ne tienne, le château de Villesavin est une jolie petite pépite solognote qui, sans la grandiloquence de Chambord ou d’autres grands châteaux de la Loire, a vraiment tout pour plaire.