Loir-et-Cher – visite du Château de Fougères-sur-Bièvre

Avant de filer découvrir un nouveau château solognot, j’ai d’abord pris le temps de déambuler dans les rues de la ville qui m’hébergeait : Chaumont-sur-Tharonne. Située à deux pas de Center Parcs, la ville est un parfait exemple de ville/village de Sologne bien conservé, avec pour base un oppidum romain de 500 mètres de diamètre dont on devine encore la trace à la forme des rues et à la petite section de douves encore en eaux ! Au centre de l’oppidum trône désormais l’église Saint Etienne, pas loin d’être classée aux Monuments Historiques, au sommet du « Mont Chauve » (27 m de hauteur tout de même). La grand-nef est imposante, avec une superbe charpente et de jolies fresques. Le clocher, immense, se dresse jusqu’à 50 mètres de hauteur ! Il paraît que c’est le point culminant de la Sologne… Bref : Chaumont-sur-Tharonne, avec ses jolies maisons de brique, est un bien beau village dans lequel il faut à minima passer, au mieux s’arrêter pour déambuler et se restaurer.

La visite clé de ma matinée reste toutefois le château de Fougères-sur-Bièvre, ou château de Fougères – même s’il en existe plusieurs ! Au centre du village, on découvre un château fort du XVème tout à fait compact et imposant. Ruiné pendant la guerre de Cent Ans, le château, appartenant à un vassal du comte de Blois fut reconstruit et transformé en forteresse tout à fait singulière. En effet, après avoir observé les reste du pont-levis pour pénétrer dans la cour d’honneur, on découvre un habillage très Renaissance datant du début du XVIème : portes du logis sud surmontées de jolis frontons sculptés, galerie ouverte surbaissée faisant penser à Blois ou encore façade aux multiples tours et décorations.

Le château de Fougères fut transformé en filature pendant un temps, avant d’être classé et de devenir propriété de l’Etat en 1932. Il fut aussi l’un des entrepôts des divers trésors nationaux pendant la Seconde Guerre Mondiale et tout ceci fait que le château est : vide. L’extérieur est donc largement plus intéressant que l’intérieur mais celui-ci a tout de même quelques cordes à son arc pour justifier (largement) la visite. La meurtrière de la salle des gardes interpelle, tout comme la chapelle et sa cheminée chauffe-pieds. La galerie haute avec sa charpente en carène de bateau renversé, est admirable, alors que l’aile de défense de l’entrée l’est encore plus, avec son donjon massif, son chemin de ronde et la superbe tour d’angle à la belle toiture en poivrière.

La visite n’en reste pas moins rondement menée, en l’absence notable de mobilier remarquable, souvent riche de détails dans lesquels se perdre. La sortie du château nous emmène vers son joli jardin et une autre singularité du château de Fougères : une rivière coule en son sein et en dessous, visible alors qu’on longe le mur menant à la rivière et à l’église du village. Fougères est décidément singulier, de part son histoire, son architecture et son rendu dépouillé. Repeuplez le d’un mobilier d’époque et il sera absolument stupéfiant.