Dernière journée en Sologne, l’envie me prend de me rapprocher d’Orléans et d’aller découvrir un site classé en sus d’être un monument religieux d’importance. La basilique Notre-Dame à Cléry-Saint-André, abrite en effet la sépulture de Louis XI, qui en promit la (re)construction lors du siège de Dieppe. De style gothique flamboyant, elle est très harmonieuse et sobre, visible à des kilomètres à la ronde. Et… c’est tout. Parce que c’était dimanche et que le dimanche matin, il y a la messe. Il faudra donc repasser un autre jour, sûrement pour une visite guidée d’ailleurs ! Quel boulet je fais…
Direction Meung-sur-Loire ensuite pour la « vraie » visite du jour : le village, la collégiale et bien sûr le château. C’est jour de marché dans le vieux village, piétonnier pour l’occasion et tout à fait délicieux avec son eau omniprésente, ses vieilles bâtisses, sa halle de marché ou encore ses places bruissantes d’activité. Non loin de là, pour ainsi dire en son centre, on découvre l’imposante collégiale qui bloque la vue sur le château. Celui-ci se découvre juste après l’entrée, majestueux. Au VIème siècle, c’est Saint-Liphard qui rebâtit la ville, honoré après sa mort par la construction de la collégiale. Au XIIème, la tour Manassès fut accolée au clocher. Et puis au XIIIème, on construisit le château médiéval avant qu’il ne soit remanié en château plus vivable au cours du XVIIIème siècle.
Une histoire tourmentée et une géométrie qui l’est tout autant, avec les formes originales, les anciennes tours et traces de pont-levis, mais aussi les bâtiments plus récents destinés à accueillir les évêques d’Orléans jusqu’à la Révolution. Le dernier évêque transforma même le château de Meung-sur-Loire en un vrai lieu d’influence et de réception, somptueux, comme en témoignent les couleurs retrouvées de la façade sud ! Le château, après être passé entre les mains de l’Etat et d’un des fondateurs de la Banque de France, est privé et très joliment aménagé pour la visite. Les salles à visiter sont très nombreuses et toutes copieusement mais intelligemment documentées.
Salles des gardes à voûte en Y, chapelle, salons et boudoirs, cuisine des domestiques, réserve, herboristerie, salle du malade, incroyables combles, bibliothèque ou encore cuisine principale tout à fait splendide, on passe de salle en salle et de descriptif en descriptif. Le mobilier est bien choisi, les anecdotes, nombreuses. Le temps file sans qu’on ne s’en rende vraiment compte, montant et descendant les différents étages jusqu’à rejoindre l’aile la plus récente abritant les appartements des évêques mais aussi et surtout sa superbe salle de bains, suivie d’une collection de baignoires tout à fait intéressante. Sous terre enfin, on découvre un curieux spectacle son et lumière ainsi qu’une salle de torture, glaçante, comme la température !
On ressort du château par ledit souterrain, faisant la rencontre des poules du château qui se reposent sous les murs imposants et désormais très colorés. Meung-sur-Loire est un incroyable château, de part son histoire tourmentée et riche, mais aussi de part sa scénographie très bien réalisée qui incite à passer du temps, à prendre le temps plus exactement, de se documenter et d’apprendre cette histoire mais aussi celle des environs et des usages de l’époque. Une petite pause s’impose d’elle-même à l’ombre des grands arbres de l’entrée, à siroter un café avant de faire quelques emplettes locales. Brillante visite !
Avant de repartir vers la voiture, n’oubliez donc pas de vous arrêter dans la collégiale Saint-Liphard, longue de 56 mètres, avec un sanctuaire tréflé, son beau clocher à flèche de pierre et sa belle luminosité. Mieux encore, avant de partir, prenez le temps de vous poser face au canal de cette mini-Venise (encore une !) qui borde la ville, afin d’admirer d’un peu plus loin la magnificence de l’ensemble constitué par la collégiale, la tour Manassès et le château de Meung-sur-Loire. Un coin absolument charmant, assurément.