De Narbonne en soi, je n’ai pas un souvenir exceptionnel, au même titre que Béziers. La ville a pourtant des charmes mais ce n’est pas pour elle que je suis revenu dans l’Aude, plutôt pour ses alentours dont il me reste tant à découvrir. Après une randonnée à Sigean il y a déjà deux ans, je suis donc retourné me balader côté mer, côté lagune(s) aussi puisque la région en est parsemée.
On commence la promenade sur une petite route agréable qui s’enfonce vers l’étang de Bages. Ce grand espace lagunaire, propice à la pêche et aux activités nautiques est un espace naturel plutôt sauvage sur lequel veillent les vignes, sous la surveillance du village de Bages. Lieu de pêche, lieu de villégiature aussi, la petite commune s’accroche à un piton rocheux du nord de la lagune, à cheval entre la mer qui commence à sa droite et les Corbières dont on aperçoit les premiers contreforts. Bages est charmante, menue et parsemée de jolies maisons. L’ambiance qui règne sur la place principale ou sur le « Portanel », la partie pêche, est familiale, plaisante et reposante. Seule gêne : les moustiques ! Ils sont forcément féroces et vous adorent. Si vous avez donc de quoi les contrecarrer, pas de problème, le séjour dans le coin sera agréable. A noter, depuis l’église, le joli panorama lagunaire avec d’un côté les Corbières et de l’autre, la silhouette de la cathédrale de Narbonne qui se détache clairement sur l’horizon.
Au sud de Bages, il y a Peyriac-de-Mer mais la balade dans le coin sera pour une prochaine fois, en même temps que la visite des châteaux cathares du sud de l’Aude et de la région de Leucate. Pour le moment, je rebrousse chemin et j’emprunte le chemin de Mandirac, une petite route qui sillonne l’arrière-pays entre Narbonne et Gruissan. Vignes, plantations. Le Canal de la Robine également, le petit frère du Canal du Midi, tout aussi classé Unesco et tout aussi agréable d’ailleurs. On arrive enfin dans un nouvel espace lagunaire, presque asséché mais que l’on devine malgré tout aqueux et marécageux. Le charmant et classique village de Gruissan pointe alors le bout de son château que l’on part visiter, faisant fi des constructions modernes qui ont ceinturé une partie du château et surtout ses alentours, du côté de Gruissan Plage.
Ce qu’on aperçoit au loin, ce sont les salins de Gruissan, ou salins de l’île Saint-Martin, avec leurs différentes nuances de rose, de blanc et de bleu. Les salins se sont développés certes en produisant du sel mais également en offrant toute une gamme de produits à emporter ou à consommer sur place avec le restaurant « La Cambuse du Saunier« . Un bel endroit, un brin surréaliste à cause des couleurs, où l’on mange bien.
Enfin, à Gruissan, il ne faut pas oublier d’aller voir les « cabanes » ou « chalets » de Gruissan-Plage. Lancées à la moitié du XIXème, ravagées par une inondation en 1899, ces cabanes sont un héritage du début des plaisirs balnéaires et ont peu à peu été réhabilitées au courant du XXème siècle. Relancés tout d’abord, ensuite partiellement rasés pendant l’occupation allemande, les chalets se stabilisent vers les années 60 et retrouvent un état de grâce qui se continue avec une mise hors de l’eau et une mise aux normes d’hygiène à la fin des années 70. 1986 ? Tournage de 37.2°c le matin. Consécration. Depuis, les chalets sont passés au nombre de 1300, couvrant pas loin de 2 kilomètres de rivage. Ambiance balnéaire, familiale et très singulière au rendez-vous. A défaut d’y séjourner, il faut s’y balader et observer.
Il reste encore beaucoup de choses à voir autour de Narbonne, sur cet espace lagunaire semble-t-il infini et sur ces grandes plages où il a l’air de faire bon lézarder. Il se dit même qu’on peut randonner longuement dans ce qui s’appelle le massif de la Clape et qu’on peut y voir un « gouffre de l’œil doux ». Ce sera pour la prochaine fois !