Le Mans 2013 – La Mazda 787B

Focus sur celle qui a motivé mon déplacement en compagnie de Mazda lors de cette édition 2013 des 24h du Mans : la 787B. Seule japonaise à l’avoir emporté, seul moteur rotatif également, c’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous sommes rendus sur place au volant des dernières Rx8 neuves de France, une sorte d’hommage à un monstre légendaire, au volant de ses rejetons si particuliers, si enthousiasmants aussi. Mais j’aurai l’occasion de revenir dessus au travers d’un essai du Rx8 dans les jours à venir…

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Elle est là, posée sagement sur la piste, attendant de refaire un tour sur le circuit qui l’a portée aux nues, après plus de 20 ans d’efforts acharnés pour enfin conquérir ce graal automobile. Son quadri-rotor est silencieux mais les aficionados sont légion autour de la voiture, peut-être plus encore qu’autour de ses sœurs de légende. Il faut dire que la bête attire l’œil, avec ses couleurs agressives et que sa technologie en laisse plus d’un sans voix, entre connaisseurs admiratifs et béotiens demandant des explications sur cette motorisation atypique.

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« Never give up »… la philosophie d’Hiroshima, de Mazda, du Japon à dire vrai. Un esprit singulier que l’on retrouve dans l’engagement de la marque dans cette technologie dont personne ne voulait vraiment, le moteur Wankel. Et pourtant, quelle merveille, vendue à pas moins de 2 millions d’exemplaires par la marque ! Pas de vibrations, pas d’inertie, un encombrement réduit, des régimes affolants et une sonorité inoubliable, voici en quelques mots ce qui fait le bonheur des ingénieurs comme des spectateurs. Toujours dans cet esprit de survivance et de combat, quelques jeunes japonais, survivants du tsunami et membres d’un programme d’ouverture au reste du monde, sont de passage en France, entre autres activités dans le pays et ailleurs. Découvrir l’Europe, découvrir les réussites et cet esprit du « Never give up » dans la Sarthe. Ces miraculés semblent mesurer avec beaucoup de bonheur cette nouvelle chance qui leur est offerte. Il faudra que je comprenne un jour les japonais, un jour.

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C’est d’ailleurs l’occasion de réveiller les 700 chevaux et 600 Nm, capables d’emmener la 787B à 340 km/h… Un spectateur me raconte qu’il se souvient encore du bruit dément de cette voiture, alors qu’il n’était qu’un gosse en 1991. Démarrage, ralenti un brin compliqué comme toujours sur une voiture de course et puis c’est l’accélération, à vide. Folie. Folie pour les tympans mais un sourire vissé sur les visages de tous les présents et une ovation pour l’ingénieur qui répètera la séquence une seconde fois !

Le lendemain, les voitures tournent sur la piste pour un tour d’honneur, une première fois le matin, une seconde fois juste avant la course. La Mazda 787B en profite à chaque fois pour passer au point mort et faire hurler le quadri-rotor tandis que les autres se contentent de passer, les Audi dans un souffle, les Porsche dans un grondement, la Mazda dans un hurlement qui vous rebrousse le poil et vous fait amèrement regretter de n’avoir pas été là en 1991. Pourvu que Mazda revienne un jour, que l’ACO rouvre ses portes au rotatif… Ce serait beau, fort, même si l’ambiance est au propre, au silencieux et que sais-je encore. Je m’en fous à dire vrai, je veux du son et de l’image comme le dit si justement Pierre dans son article.

De manière un peu moins utopique, on nous rappelle chez Mazda, une fois de plus, que le rotatif n’est pas mort et que la marque compte bien faire revenir ce même moteur, aux normes SkyActiv… Dîtes le vite, parce que je signe tout de suite !