Essai – Mazda Racing By Mx-5

Vingt ans qu’il existe. J’avais donc un peu moins de dix ans quand les Mazda Mx-5 ont commencé à envahir le monde, devenant peu à peu LE roadster abordable, sympathique, mignon, excitant et performant dont on rêve tous… On me l’a toujours présenté ainsi et je ne l’avais jamais conduit jusqu’à cette journée mémorable au CERAM, au volant de la version Open Race… Cette version pouvant difficilement sillonner les routes du Vexin, Mazda a eu la gentillesse d’exaucer un de mes rêves de gosse en me prêtant cette petite bombe qu’est la série spéciale Racing By Mx-5.

« Bonjour vous »… Voilà ce qu’on se dit en découvrant ce regard, cette robe rouge, les petites bandes grises, les roues noires de 17 » et le toit en dur noir brillant lui aussi. Sexy en diable, le Mx-5 d’origine avec son moteur 2.0L et ses 160 chevaux devient ici un croqueur de cœur. Le mien n’a pas résisté à l’installation à bord et au démarrage de la machine. Si le niveau sonore n’est pas du niveau de l’Open Race, les échappements revus et corrigés pour l’occasion sonnent fort et c’est un régal.

La position de conduite est quant à elle idéale. Un léger réglage de siège et tout tombe sous la main, de l’ouverture du toit à la commande de boîte en passant par le volant et les commandes des ouvrants. Par-fait. L’œil s’attarde en passant sur l’habillage intérieur de cette Mx-5 « plus » : jolie sellerie grise, petit volant parfait, une belle planche de bord couleur alu brossé, pédalier alu, on est bien. Il y a toujours des plastiques noirs mais étrangement, ils ne m’ont pour une fois pas gênés ni choqués. L’essentiel est ailleurs et tout est fonctionnel, tourné vers le plaisir du conducteur.

Bon, je ressors quelques instants, quittant ma léthargie béate et contemplative pour me pencher sur les traits du petit bolide de 1200 kilos, 160 chevaux et 188Nm de couple. Nom de dieu, ce regard, encore une fois. Je suis fan, je commence à tomber amoureux alors même que je n’ai pas commencé à rouler et n’ai exploité ni le DGL ni la suspension Bilstein dont on m’a dit là aussi du bien !

Moteur, démarrage, vite, il faut partir rouler, enquiller les rapports, placer le train avant, sentir l’arrière qui se dérobe ou se place, prendre la température des émotions à bord. 540 km plus tard, 10L/100 avalés en moyenne, l’heure est au bilan et à la tristesse de la rendre. Cette voiture est un crève-cœur, mon nouveau jouet préféré, devant une Megane R.S., devant aussi une Caterham beaucoup plus furieuse mais moins vivable au quotidien. Mx-5 concentre les plaisirs automobiles dans son petit volume. La boîte est un pur régal et se manie du bout des doigts avec des débattements de 40-45 mm. Nul besoin d’être un bûcheron d’ailleurs, elle souffre qu’on la brutalise en claquant des rapports mais aussi qu’on la caresse en passant les rapports comme un grand-père, sans à coups désagréables y compris pour celui ou celle qui prend le baquet de droite. Civilisée quand il le faut, sauvage de même à l’envi. Côté moteur, il faut aller chercher la puissance haut dans les tours (autour de 7000 tr/min), c’est bien normal, c’est un atmosphérique… et ça, j’aime toujours autant, surtout à l’ère des vilains petits moteurs turbos. Le moteur se montre toutefois suffisamment rempli à bas régimes pour qu’on ne joue pas du levier tous les 200 mètres (quand bien même ce serait un plaisir avec une telle boîte). Passés les 4000 tr/min, c’est en revanche parti pour un joli concert et une poussée franche, poids contenu oblige. On se prend parfois à rêver d’une bonne vingtaine de chevaux supplémentaires, quitte à avoir un moteur plus pointu à utiliser.

Le freinage est puissant et mordant, les roues avant se bloquant d’ailleurs assez rapidement. La pédale offre d’ailleurs un bon ressenti, comme ses deux sœurs embrayage / accélérateur. Vais-je enfin trouver un défaut du côté de la tenue de route ? Non. Même pas. Les trains avant et arrière sont réglés et conçus aux petits oignons et sur une petite voiture comme ça, c’est du caviar. La direction n’est pas en reste, très précise et remontant ce qu’il faut d’informations au conducteur. La voiture se place donc au centimètre, allant où on le veut, faisant ce que l’on veut. La prise de roulis est minime, la voiture vire sans broncher et le train arrière reste collé au sol, se plaçant gentiment voire dérivant légèrement sur certaines prises d’appuis ou de freinage. Le tout reste tout à fait maîtrisable et sain : on n’est jamais surpris tant la voiture nous communique ce qu’il faut d’informations. Le confort est quant à lui très convenable malgré la suspension sport et des baquets bien enveloppants, je m’attendais à quelque chose de vraiment plus sec ! Ma passagère l’a confirmé, Mx-5 est bien plus vivable que beaucoup d’autres voitures essayées en ma compagnie. Le côté « rouler au soleil cheveux au vent » n’y est peut-être pas pour rien…

J’ai toujours dit que je n’achèterai pas de voiture à Paris. Cette petite bombinette à 31k€ pourrait bien me faire changer d’avis tant je ne lui trouve pas de défauts. Amoureux, vous dis-je.