Vendredi, on arrive. Ciel clair, radieux, léger vent masquant parfaitement la morsure du soleil et les 30 degrés. On est en Bretagne et on a bien fait de ne pas penser au temps… Comme d’habitude dans ces contrées de l’ouest, l’absence de pensée négative crée du positif et il ne pleut que sur les cons. La balade sur les falaises du golfe de Saint-Michel-en-Grève donne en tout cas le ton des journées qui vont suivre : le vide dans la tête, le plein dans le cœur et des sourires gros comme ça. Il aura suffit de trois jours pour me déconnecter complètement, pour prendre une énorme et salvatrice bouffée d’iode et d’air pur avant la plongée dans deux des plus longues de ma carrière professionnelle. Salvatrice, c’est ça.
Le lendemain, réveil non pas à l’aube mais tôt, surtout au regard de la fatigue du jour précédent. Qu’importe, il faut partir avant la marée, 9h… Autrement dit, haro sur les sacs, les appareils photos, les courses, branle-bât de combat, moussaillons d’eau douce, on part en mer ! Vite. La petite merveille nous attend la coque au frais dans l’eau du port, on s’installe, on enlève les amarres. Enfin, disons plutôt qu’ils enlèvent les bouts tandis qu’on se fait tout petit en essayant de ne pas gêner.
Pas un poil de vent le matin et un ciel couvert, on navigue au moteur et déjà un grand sourire de mon côté, un autre un brin plus crispé de l’autre côté des 9 mètres ! Eyh oui, il y a un peu de roulis de temps à autre et ça surprend les estomacs sensibles. Point de suspense toutefois : il n’y aura pas de queue de renard dans l’eau de la journée ! Chapeau bas.
Quelques rayons de soleil qui transpercent les nuages, quelques mouettes pour nous accompagner, des bouts de roches épars, une île au loin, les heures passent doucement, au rythme des discussions et des regards perdus en mer, tantôt rêveurs tantôt pensifs.
Et puis c’est Molène qui pointe le bout de son nez et de ses rochers, le soleil se fait aussi un peu plus présent ! La mer baisse tranquillement mais sûrement, chassant avec elle les nuages persistants et laissant poindre la morsure d’un soleil on ne peut plus incisif ! Qui a oublié la crème solaire ? Qui a la flemme d’en mettre ? Nous. On s’en fout, on est sur un petit nuage là. Ou un petit bateau. Les deux.
Un déjeuner plus tard, on met pied à terre afin de peaufiner le bronzage / brûlage que l’on sent poindre sur les épaules. Le dinghy pourrait nous contenir tous mais j’ai préféré faire l’homme et me jeter à l’eau tel un nageur olympique ! ET BORDEL ELLE EST FRAÎCHE ! Les premiers mètres sont… vivifiants… et puis petit à petit le corps s’adapte et elle est tout simplement bonne. J’y suis finalement retourné plusieurs fois, savourant à chaque fois le parfum et la texture de l’eau, légèrement grasse et très iodée. Hashtag bonheur.
Le rocher de Molène est un appel à la grimpette. Qu’importe le reflex, qu’importe les pieds nus, on monte, on cherche un chemin ! La vue de la haut valait le coup, j’y serais d’ailleurs bien resté quelques heures.
C’est maintenant l’heure de rentrer, tranquillement, avec le vent qui s’est levé et fait claquer les voiles. J’ai pu barrer un peu, pas évident quand on débute avec un bateau aussi fin et réactif. Mais quel pied de ne plus rien entendre si ce n’est le vent dans la grand voile et l’eau qu’on fend avec vigueur. Soleil dans le cou, on tend une ligne pour pêcher quelques maquereaux… Première là-aussi et malgré quelques ratés, on a eu quelques bestioles à manger le soir !
C’est quand la prochaine ? Je suis un peu en manque alors que j’écris ces lignes.