ContiWinterTour 2011 – à la découverte du Continental TS830 P

C’était en mars 2010 à Val Thorens, c’était un weekend magnifique et Continental a décidé de réitérer l’expérience « Conti Winter Tour » en cette fin d’année 2011 pour nous présenter son TS830P et nous faire prendre conscience de l’importance cruciale de chausser des pneus hiver lorsque le temps est venu. L’Alpe d’Huez s’est parée d’un joli manteau blanc pour nous aider, une neige bienvenue, inexistante quelques jours auparavant, des températures bien basses et un circuit de glace, celui-là même qui allait être utilisé par le trophée Andros le weekend dernier.

Températures basses ? En dessous de 7°c, le fameux palier en dessous duquel les gommes « classiques » ont tendance à durcir, dégradant l’adhérence des pneumatiques et rendant les freinages et la directivité d’un véhicule nettement plus hasardeux. Pour parer à cela, Continental a développé un pneumatique polyvalent en accord avec les mesures proposées dans le cadre d’un texte de loi encadrant l’utilisation des pneus hiver. En clair, le but est que les pneus hiver soient considérées au même titre que les chaînes, à savoir des équipements spécifiques et adaptés avec notamment le label « 3PMSF » (3 Pics Mountain Snow Flake), un marquage basé sur une batterie de tests et garantissant que le pneu est validé pour des conditions de routes sévères.

Arrivée à l’Alpe d’Huez, nous nous sommes vite retrouvés dans le bain montagnard avec une virée dans un restaurant d’altitude, tranquillement emmenés par une dameuse ! Bon, pas de doute possible, aucune voiture ne pourrait monter là. Quoique avec des pneus cloutés… Enfin, toujours est-il que les retrouvailles avec l’équipe Continental furent agréables, cela devient une habitude mais je continue de savourer chacun des instants passés en leur compagnie tant ils sont rares dans le milieu automobile et plus généralement dans le cadre des opérations montées pour les blogueurs et webzines.

Le lendemain matin, la montagne est toujours d’une splendeur à couper le souffle. Le circuit est un dédale de glace et de neige tassée même si le bitume fait son apparition par endroits. Notre première surprise de la journée nous attend : des ateliers au volant de délicieuses Clio RS montées avec avec le TS830 P. Qu’il est bon de retrouver cette voiture sur la neige ! Traction sans trop de concessions, on se dit qu’on avoir un peu de mal à passer les 200 canassons qui sommeillent en elle.

Les exercices mis en place par l’école de conduite et l’équipe Continental nous ont pourtant prouvé le contraire. Le premier consistait en un slalom effectué à 40-50 km/h sur une belle couche de neige, typiquement le genre de conditions où l’on s’attend à perdre le train avant et mettre la voiture dans le mur. Ici, la Clio comme la Subaru virent sans sourciller, perdant un peu d’adhérence mais conservant une vraie directivité pour peu que l’on n’entre pas dans l’exercice à 80 km/h ! Impressionnant. J’ai senti une réelle différence d’adhérence par rapport à ce que j’avais ressenti en mars 2010. De même, le freinage à 60-70 km/h en bas de ligne droite donne une bonne idée de la décélération que peut encaisser le pneu et surtout il est tout à fait possible de réaliser un léger évitement.

L’exercice suivant était un peu plus rapide, empruntant une moitié du circuit sans « stop » avec comme simple consigne d’y aller doucement dans le virage de la crèche, doté d’un vilain mur trop proche et qui a d’ailleurs conduit les organisateurs du trophée Andros à remodeler le circuit pour éviter cette zone bien trop dangereuse. Les sensations sur la piste un peu dégradée et alternant verglas, neige tassée, tôle ondulée, boue neigeuse et bitume étaient on ne peut plus variées ! Quel pied de prendre le premier gauche à fond, de sentir le changement d’adhérence puis la reprise de grip du train arrière pour enchaîner sur la grande courbe à droite, prise à la corde avant un lâcher d’accélérateur pour décrocher le train arrière… Un régal, vraiment. Dans tous les cas, la voiture conserve une bonne motricité et une capacité à la décélération étonnante pour peu que l’on ne soit pas trop gourmand. Il ne faut pas oublier que ce sont des pneus hiver et non des pneus cloutés !

Après toutes ces émotions, il était temps d’aller faire un tour en altitude pour nous restaurer copieusement, prendre le soleil en terrasse et nous préparer à la surprise de l’après-midi, rapidement aperçue en contrebas du restaurant, loin, une petite bestiole à la trogne étrange. Un buggy ? Réponse à la descente.

A la descente donc… mais… mais… OH ! Des Polaris RZR 800 ! Cette petite bestiole, c’est une sorte de mélange entre un quad et un kart, doté d’un gros monocylindre de 800cc de bécane et d’une boîte auto, capable de passer de 2 à 4 roues motrices en un clic, développant 75ch pour à peine 450kg. Le tout, monté sur des pneus cloutés. Quand tu es face à ça, tu sautilles, tu trépignes, tu attends ton tour avec une impatience non dissimulée ! D’ailleurs, c’est pas mal de sautiller quand on a les pieds qui gèlent…

Au volant, les sensations sont au rendez-vous ! Glisse, glisse, glisse ! Mais du grip aussi puisque le RZR atteint facilement les 100km/h en bout de ligne droite, heureusement que les freins sont là et assurent des décélérations bluffantes sur cette surface, merci les clous. Installés de manière assez sommaire dans le baquet, la pédale de droite qui démange et le volant à tournicoter avec délicatesse parce que oui, ça ne sert strictement à rien de mouliner… on se lance chacun son tour pour une quinzaine de minutes de bonheur.

Le premier freinage est assez étonnant, on essaie d’y aller sans glisser et puis on comprend que c’est tout l’inverse qu’il faut faire ! Alors, dès le virage suivant, je sors à fond, le pied à fond de cale avant de rentrer dans les freins. Comme je le disais avant, ça freine fort, les roues braquées dans le sens inverse du virage, appel, on lance le RZR dans la courbe, contre-appel et pied dedans, volant placé en contre-braquage pour tenir le train avant sur la bonne ligne. Alors bien sûr, je me raté quelques fois, tête à queue assuré !

Il suffit d’expérimenter, de trouver le bon point de freinage, le bon point de corde, toujours situé à 20 ou 30cm du mur de neige qui vient flirter avec le nez du petit buggy. S’enchaînent alors quelques tours sans erreurs, on vient chercher nos limites sur la glace, on lance le RZR d’un travers à l’autre, les roues mordant toujours avec ardeur la piste. Quel pied !

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Au delà de cette belle dose d’adrénaline mâtinée de plaisir de conduite, je retiens de ce délicieux weekend la performance du TS830 P sur un terrain vraiment pas évident et sur lequel je n’aimerais pas me retrouver en tant que conducteur. Motricité, directivité, freinage, si je cumule l’expérience de 2010 à celle-ci, force m’est de constater que le pneu hiver est loin d’être un accessoire, c’est un véritable gage de performance et de sécurité en conditions précaires. Je ne l’oublierai pas le jour où j’aurai ma propre voiture.