Sherlock Holmes – du quasi Guy Ritchie

Drôle de sentiment en sortant de ce film le weekend dernier… un mélange de satisfaction et de frustration.

Satisfaction parce que le film est bien loin d’être mauvais. Au registre des points positifs, la reconstitution du Londres de l’époque et l’atmosphère très particulière qui va avec : on se sent plutôt bien plongé dans ce Londres en pleine explosion industrielle ! L’autre énorme point positif, c’est le duo d’acteur formé par Jude Law et Robert Downey Jr. qui montrent une fois de plus leur formidable capacité à se projeter dans un rôle et à se l’approprier, à lui donner vie et consistance.

C’est notamment le cas pour Sherlock Holmes, grandiose en névropathe alcoolique, esprit brillant voire génial enfermé dans un corps sous l’emprise de divers démons. Mais Watson n’est pas en reste, brillant en âme sœur de son acolyte Sherlock.

Mais là où le bât blesse à mon sens, c’est dans l’équilibre complètement instable entre le respect de l’esprit de Sherlock Holmes et l’apposition de la griffe Guy Ritchie à cet univers… Parfois, le film se met complètement dans ce respect du personnage, donnant alors un côté très classique au film et parfois Guy Ritchie reprend la main, livrant alors des scènes nettement plus cocasses et barrées dont il a le secret.

Alors, ce Sherlock Holmes se retrouve donc en eaux troubles, oscillant entre le film d’auteur (à la Snatch, Arnaques Crimes et Botanique, etc.) dont Guy Ritchie est l’un des meilleurs réalisateurs et le film « block-buster », sans grande saveur mais terriblement efficace. Le spectacle reste toutefois de grande qualité, on peut donc aller le voir sans hésiter… mais il faudra attendre le second opus pour espérer avoir un caractère vraiment tranché : soit Guy Ritchie fera un film à sa hauteur, soit le studio l’emportera et nous sortira un film sans grand intérêt au final.