Il y a tout juste une semaine, je découvrais dans les locaux d’Arte leur toute nouvelle série adaptée d’une série québécoise : les Invincibles. L’histoire de 4 vieux potes, en couple, menant chacun une vie pépère et plus ou moins prisonnière et décidant après mûre de réflexion de conclure un pacte visant à remodeler leurs vies, à en faire des Invincibles, maîtres de leur destin !
Première action : quitter leurs copines respectives. Avec perte et fracas. Ou sans vraiment le faire. Ou en se faisant quitter ! Quatre personnalités, quatre couillons qui vont finalement se retrouver prisonniers de leur nouveau statut, ayant plus ou moins bien réussi cette première étape de leur plan vers l’émancipation et ce qu’ils croient être la liberté.
L’idée est intéressante, plaisante même puisqu’on s’est, je le crois du moins, tous retrouvés dans cette situation qu’est le couple, la sensation d’emprisonnement, la croyance que la liberté est ailleurs, qu’il y a de nouvelles choses à faire, à découvrir, qu’il y a une somme de femmes à conquérir dans le monde extérieur ! Vaste fumisterie… puisqu’on finit toujours pas se retrouver à nouveau en couple… avec peut être une conscience plus aigüe de sa situation puisqu’on a pris le temps de se construire, de se connaître soi-même.
Les Invincibles, c’est ça. L’histoire de 4 mecs en recherche de construction, d’aventure, une succession de sketches plus ou moins comiques agrémentés de passages dessinés en « comics », volontairement décalés par rapport à la prise d’image plus classique. Il y a aussi un troisième point de vue : celui de confessions/interviews à l’image plus brouillonne, une sorte de testament des Invincibles réalisé par eux-mêmes afin de suivre leurs réactions, leurs idées et d’avoir un point de vue « extérieur » aux aventures contées en temps réel. Triple point de vue pour une plongée psychologique dans la tête des actrices et des acteurs, excellents au demeurant…
Reste l’humour. On rit, pas de doute là dessus ! mais il y a quelque chose qui cloche malgré tout : le sens du rythme. Les deux premiers épisodes visionnés manquent de rythme, on oscille entre la franche rigolade, les passages utiles d’introspection mais aussi les longueurs conséquentes qui épuisent notre capacité de concentration et d’affection pour la série. Alors il y a de bonnes idées, indubitablement, mais le choix du format 52′ n’en est à mon sens pas une car, s’il laisse en effet beaucoup de place à l’introspection et à la réflexion, il pointe sans pitié le manque de traits d’humour réguliers.
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Reste que j’ai bien envie de voir ce que deviennent les 4 compères dans les prochains épisodes et dans la seconde saison, puisqu’elle est déjà tournée. Et si ça vous tente aussi, sachez la première saison des Invincibles sera diffusée sur Arte du 9 au 30 mars à 22h20 à raison de deux épisodes chaque soir.