Jean-Michel Basquiat au MAM de Paris – vernissage et émerveillement

Jeudi 14, c’était donc le vernissage de la plus-qu’attendue exposition consacrée à Jean-Michel Basquiat au Musée d’Art Moderne de Paris. Foule des grands jours, parterre d’invités prestigieux, une queue dantesque s’étendant presque jusqu’au Pont de l’Alma… j’ai été stupéfait au premier abord de voir tant de monde. Il faut dire que bien que connaissant un peu l’oeuvre de ce génie trop tôt parti, je ne me rendais peut-être pas bien compte de l’attente absolue du monde de l’art contemporain vis à vis de cette exposition retraçant l’ensemble de sa courte mais prolifique carrière. Une première en France.

Depuis ses premiers travaux en 1977 sous la signature « SAMO » (« Same Old Shit »)… ce sont alors des graffitis qui vont vite quitter la rue et envahir les galeries d’art contemporain. La spirale ascensionnelle est lancée et ne s’arrêtera que onze ans plus tard. OD pour SAMO.

L’exposition, riche, très riche, voire très très riche pour être abordée en une seule et unique fois, est splendide. Les oeuvres sont parfaitement mises en valeur et en lumière, de manière chronologique ou peu s’en faut. Des débuts de SAMO à la transition vers sa « vraie » signature en passant par ses différentes phases de travail en atelier, et notamment celui d’Annina Nosei. On passe ensuite à une autre phase de sa vie d’artiste où il maltraite le support du dessin, le crée lui-même…

© The Estate of Jean-Michel Basquiat / © ADAGP, Paris 2010

La suite, c’est une toute petite salle consacrée aux « petits » dessins et gribouillages, marqués par son style très brut, très instinctif, celui de l’enfant et du graffeur qui sommeillent toujours en lui semble-t-il. Les dernières salles, regroupant une somme d’oeuvres toutes plus grandioses les unes que les autres, suffiraient à elles-seules à nourrir deux expositions sur Basquiat tant leur contenu est dense. On y retrouve notamment les oeuvres créées en collaboration avec Wahrol.

Enfin… dernière salle, dernières oeuvres… Plus mâtures, moins brutales dans le trait… Au fil de l’exposition, on voit l’art de Basquiat évoluer, prendre encore plus de corps, perdre peu à peu une partie de sa vitalité de graffeur tout en conservant une folie enfantine qui nous maintient en éveil, à la recherche de détails supplémentaires.

Une exposition splendide, indubitablement et à voir absolument. Maintenant, il faudra trouver les bons créneaux horaires pour éviter la foule…