Sardaigne – Un quart sud-ouest

Départ à l’aube, il est temps de quitter Cagliari pour arpenter le quart sud-ouest entre ladite ville et notre logis du soir à Bacu Abis. La côte entre Cagliari et Sant’Antioco vaut le détour quand elle est visible. Il faut dire que c’est à cet endroit que nombre de promoteurs immobiliers ont choisi de poser leur valises pour que nombre de touristes puissent faire de même. C’est réussi : on ne voit rien.

Fort heureusement, à partir de Teulada, l’horizon s’éclaircit et on en prend plein les mirettes.

D’ailleurs, les vaches ne s’y sont pas trompé et ça continue ainsi jusqu’à Portoscuso, après la traversée de l’infâme Portovesme. Ce qu’il faut savoir concernant la Sardaigne, c’est que durant les années 60, elle fut le théâtre d’un développement industriel absolument incontrôlé, développement qui s’effondra suite aux chocs pétroliers. Ne restent donc à l’heure actuelle que quelques carcasses plus ou moins décrépies, agrémentant le paysage de leurs tours rouillées. L’ensemble a une forme de beauté pour qui est sensible au côté brut de l’industrie en décrépitude mais apparaîtra comme une verrue aux yeux de celui pour qui la pureté du paysage est la plus importante.

Tout cela est bien dommage parce que Portoscuso vaut le détour malgré sa cohabitation avec la verrue Portovesme, point de départ pour l’Isola di San Pietro et Carloforte, le tout en ferry et à pied puisqu’il n’y a plus de places pour la voiture au retour !

Une petite frustration de plus car l’île possède un charme certain, pas si éloigné que ça de Procida, l’île qui nous avait tapé dans l’œil lors du voyage dans le sud de l’Italie. Carloforte est une gentille petite bourgade au charme méditerranéen et on a bien envie de pousser plus avant sur les routes de l’île. Pas le temps. Dommage.

La journée a été productive, me direz-vous, mais en fait non. Elle a été tellement productive que je vais devoir la couper en deux pour vous la narrer. Trop de photos, de trop de jolies choses sur cette côte ouest. On repassera d’ailleurs aux mêmes endroits le lendemain matin, sous une lumière bien différente de celle du soir.

Dernier moment de détente avant d’enchaîner les kilomètres jusqu’à Buggeru et faire le chemin inverse : Fontanamare. Un air de mer sauvage, d’océan Atlantique, de Charente-Maritime. Et pourtant on est quelque peu plus au sud. Mais c’est beau et surtout on prend un grand bol d’air, de large presque.

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