Christophe Alévêque au Théâtre du Rond-Point – ça picote !

 Dimanche après-midi, j’ai eu la chance d’aller voir Christophe Alévêque en représentation au théâtre du Rond-Point, sur les Champs-Elysées et accessoirement de boire un verre avec lui juste après. Donc, avant même de parler de ça, merci Alexiane, tout simplement…
18h15, rendez-vous devant le théâtre avec les autres chanceux et ça commence mal : je suis furieusement à la bourre à cause d’un GPS récalcitrant… Autant pour le téléphone en test, mais on en reparlera. Enfin, on a finalement trouvé, mon accompagnatrice et moi-même, le chemin du théâtre ! Installation, premiers rangs, en plein milieu. Idéal pour profiter au maximum du spectacle d’un Super Rebelle qui manque de pêche paraît-il !
Du moins cela commence comme ça… Super Rebelle n’a plus la patate, il n’arrive même plus à crier… Alors il commence à s’escrimer sur scène, à parler d’extra-terrestres, de crabes dans de l’eau tiède ou encore de paix des peuples grâce à une pratique sexuelle débridée. L’alternance entre bons mots, mots volontairement gras et graveleux et fine analyse donne une dynamique au spectacle, on est chahutés… un moment on vogue sur une mer calme et le suivant on se prend une énorme vague de rire dans la tronche, en attendant le déluge.
Difficile de ne pas rire en effet tant le portrait dressé est comique. Nos dirigeants en prennent pour leur grade de manière fort peu amène. Leurs opposants aussi dit en passant… et puis nous, public, nous, français ! Même ses enfants ont droit à leur sketch, sorte de transition entre un pamphlet quasi révolutionnaire et une revue de presse corrosive, sketch qui vient appuyer avec délectation sur l’attitude de ces chers bambins adolescents.
Mais l’ensemble reste cohérent, on a un peu de politique et d’extraterrestres dans tout, le Super Rebelle est partout, jusqu’au bouquet final, un revival de ce joli mois de mai 2007.
Vous avez compris, j’ai adoré. Facile d’aimer ce spectacle quand on est cynique. Nettement plus difficile quand on a peu d’humour et que le cynisme nous est étranger, cela s’est vu. Encore plus difficile quand on est de droite et de nature obtuse, certains n’ont vraiment pas ri autour de moi, les autres, de quelque obédience qu’ils soient, étaient en revanche hilares ! Un début de standing ovation a ponctué le final, des cris à tout rompre, un bel hommage pour un monsieur que je ne connaissais que de nom, n’étant pas familier des radios où il officie et encore moins de l’émission de Ruquier que j’ai tendance à éviter comme la peste.
La rencontre qui a suivi était à la hauteur. Pas facile de lancer les premières questions, la première discussion, pas facile d’éveiller de l’intérêt dans les yeux de celui qui fait montre de tant de cynisme sur scène. Mais la sauce a pris, je crois, on a pu échanger quelques mots, quelques blagues, parler politique, parler révolution, évoquer Damasio et Hakim Bey, fumer une clope et enfin lui lancer qu’il ferait un bon révolutionnaire en politique, hors système. Idée aussitôt recalée, il est trop jeune paraît-il !
Bref, si vous ne savez pas quoi faire de votre samedi et/ou dimanche après-midi dans les semaines à venir, je vous conseille très fermement ce spectacle, vous en sortirez apaisés, enfin soulagés d’avoir pu mettre des mots sur la farce qui nous entoure depuis deux ans.

Christophe Alévêque est Super Rebelle !… ou du moins ce qu’il en reste

Au Théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées
Les 5-12-19 décembre à 15h…
Les 6-13-20 décembre à 18h30…