Islande – la côte sud de Keldur à Dyrhólaey

Après une journée complète de randonnée, il fallait bien une journée de road trip pour équilibrer les efforts physiques et calmer quelque peu les courbatures ! Aussi, j’ai passé la journée à sauter de site en site, entre les plus et les moins connus, depuis Keldur jusque Dyrhólaey. Au menu : la cascade de Seljalandsfoss, la piscine abandonnée de Seljavallalaug, la cascade de Skógafoss, le glacier de Sólheimajökull, l’épave du DC-3 (visitée un autre jour pour l’exactitude…) et enfin la sublime lagune de Dyrhólaey ! Riche programme mais chaque site ne demande pas non plus des heures de présence.

Commençons donc par Keldur, une ancienne ferme islandaise, oscillant entre le « dans son jus » et la restauration habile. L’endroit, situé sur la route 264, est assez isolé et donc peu visité. Il est constitué d’une ferme moderne et d’un ensemble d’anciens bâtiments semi-enterrés, accompagnés de leur petite église et du cimetière pour celles et ceux ayant passé les deux cent dernières années dans la région. Petit coin de calme et de labeur, voilà qui donne une certaine idée de ce à quoi a pu ressembler le passé des paysans islandais, entre rigueur ecclésiastique et météorologique.

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Quelques kilomètres plus loin, après avoir rejoint la route 1, c’est l’archiconnue cascade de Seljalandsfoss qui pointe le bout de sa chute, largement visible depuis la route avec sa horde de voitures et de cars. Fort heureusement, la zone est suffisamment vaste pour drainer les présents et permettre au photographe de faire quelques clichés sans trop de tâches « Quechua » ! La singularité de Seljalandsfoss ? On peut en faire le tour, sous la roche !

Quelques kilomètres plus loin encore sur la route 1, au niveau de la route 242, une direction pointe vers Seljavallalaug. Il y fait mention d’une piscine, en contrebas du fameux glacier Eyjafjallajökull ! Abandonnée, il s’agit en réalité d’une des plus anciennes piscines « modernes » islandaises. La route bitumée se transforme rapidement en une piste de gravillons où l’on gare la voiture avant de parcourir encore quelques centaines de mètres vers le fond d’un vallon de fonte glaciaire. Impossible de remarquer alors quoique ce soit, jusqu’à ce que la silhouette du bassin se démarquer à flanc de montagne !

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Quel bonheur de se baigner là, en compagnie de quelques personnes, voire seul d’ailleurs ! L’eau est évidemment non chlorée, non filtrée, pure, en direct de la montagne et perpétuellement brassée grâce à l’arrivée de l’eau chaude. Il en ressort une sensation de piscine naturelle avec une eau légèrement « grasse » comme une rivière, tellement douce et bonne pour la peau, passant du frais au chaud en fonction de l’éloignement de l’alimentation. Qu’il fut difficile de sortir de l’eau, en maillot de bain, l’appareil photo en mains le temps d’une balade d’équilibriste sur le muret de la piscine ! Mais quels souvenirs à la clé !

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Moins intime, la chute de Skógafoss est impressionnante, bordée d’un camping et d’une petite flopée de maisons et établissements. Son rugissement est bluffant, le brouillard qui s’en échappe vous recouvre d’une pellicule fraîche voire froide que l’on peine à évacuer le temps de l’ascension de ses flancs ! Quelle vue, en bas comme en haut !

Toujours quelques kilomètres plus loin, voici venu le temps des glaciers avec Sólheimajökull ! Disons plutôt des langues de glacier puisqu’il s’agit en effet là d’une des excroissances d’un des multiples glaciers d’Islande, descendant tranquillement jusqu’à la mer pour y fondre et créer de gigantesques plaines de débâcle, noirâtres et tourmentées, tranchées ou non pas un fleuve glaciaire aux couleurs froides, boueuses et inquiétantes. L’ambiance, à Sólheimajökull, est dense, tangible. La glace craque, crisse, frotte, se fait entendre. Le marcheur venu contempler la débâcle ou l’avancée du glacier, en a pour son compte et tente parfois de s’approcher du monstre à la lenteur d’escargot mais aux fureurs gigantesques. Il suffit d’être là au mauvais moment pour que le glacier vous engloutisse dans un mélange d’eau et de glace. Prudence, toujours, en Islande.

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Quelques kilomètres plus loin encore sur la route 1, la circulation est toujours moins dense et l’espacement entre les véhicules croisés s’espace de plus de plus. Une bifurcation non signalée pointe soudainement vers la droite, au milieu des roches.

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Pour celui qui sait, c’est l’endroit où tourner, où quitter la route 1 pour descendre le talus et s’aventurer dans les roches. Une pseudo piste, difficilement carrossable à plus de 10-15 km/h avec une voiture telle que la Chevrolet Spark fonce vers l’océan, en direction d’une plage singulière. Celle du crash du Douglas DC-3 de l’U.S. Navy de 1973. Il faut parcourir quelques kilomètres à allure bien modérée, à slalomer entre les pièces plus ou moins hautes pour éviter de toucher sous caisse pour enfin arriver à une sorte de parking improvisé. La suite, très courte, se passe sur les petons et permet de découvrir l’objet d’adoration qui n’a coûté la vie à personne mais génère énormément de trafic automobile dans un endroit totalement improbable !

Dernière étape pour cette journée, couronnée au final de soleil : Dyrhólaey. Alors que Vik et ses environs sont supposés être parmi les lieux les plus venteux et pluvieux d’Islande, la météo m’a joué un joli tour lors de ma visite du coin de cette lagune bien connue. Tout commence par l’approche par l’ouest de la zone, sous un soleil de plus en plus franc ! Les couleurs virent, se contrastent de plus en plus, la fracture oculaire est proche dans la voiture.

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On atteint enfin le point d’observation de Dyrhólaey avec en fond les fameuses aiguilles de Vík et Reynisfjara que l’on visitera un autre jour. La roche volcanique s’est agglomérée en blocs singuliers, formant ici un tronc, ici une arche, autant de formations formidables pour l’œil sous un soleil tellement franc et incongru !

La cerise sur le gâteau, c’est la montée vers le phare de Dyrhólaey, visible au sommet de cette drôle de formation. La route est moyennement carrossable, très pentue et il vaudrait donc mieux l’éviter avec une voiture normale par temps pluvieux mais là, ça passe larrrrgement ! Alors voilà pour le spectacle.

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Quelle journée incroyable ! La météo est passée d’un côté à l’autre du spectre, livrant ici et là des lumières incroyables. Au delà de ce simple aspect, l’Islande a montré en une journée un panel de paysages hallucinant, entre cascades, formations géologiques hallucinantes, art de vivre des piscines et bien sûr drôle d’histoire avec ce fameux DC-3 qui va devenir de plus en plus difficile d’accès. C’était… incroyable. Impossible à oublier.

Où dormir à Dyrhólaey ?

J’ai dormi dans cette guesthouse. Endroit tout à fait artificiel et impersonnel mais fonctionnel. Cuisine et salle de bain partagée bien fichue, globalement propre. Chambre nickel. Parfait pour une étape rapide le temps d’une ou deux nuits, en somme.

Où manger à Dyrhólaey ?

Aucune idée ! Parce que comme pour le reste du voyage en Islande, j’ai fait mon propre manger chaque midi et chaque soir.

Où boire un verre à Dyrhólaey ?

De même…

Où faire ses courses à Dyrhólaey ?

Supermarché à Hella et Hvolsvöllur (n’oubliez pas la piscine aussi !) ! Faites donc bien attention à faire le plein de victuailles à l’un ou à l’autre avant de vous engager dans le coin.