Parmi les endroits à voir en Islande, le Landmannalaugar faisait indubitablement partie des plus importants dans mon esprit quand j’ai commencé à préparer le voyage. J’avais initialement prévu de louer un véritable 4×4 simplement pour y aller, pour ces quelques kilomètres de pistes et quelques gués impossibles à emprunter (ou presque) avec une voiture de tourisme. J’ai ensuite découvert qu’il y avait de nombreux bus qui faisaient le trajet et j’ai également découvert qu’on pouvait les réserver et monter à peu près à chaque étape du parcours ! Voyant que la météo se découvrait pour le jour de ma randonnée là-bas, j’ai donc réservé un bus chez Trex, depuis Leirubakki et jusqu’au Landmannalaugar. Lendemain matin, me voici donc sur le parking en bordure de la route 26, à Leirubakki. Avec quelques minutes de retard, le bus arrive, déjà bien rempli. Les personnels de Trex font grimper en priorité les personnes dotées d’un ticket (dont moi, donc) et pour les autres, c’est la loterie ! Certains ne monteront pas alors pensez-y pour votre propre voyage : réservez vos tickets, ne serait-ce qu’un jour avant. Pas besoin d’imprimer, on est en 2015/6 !
Le trajet commence, je suis assis au fond du bus, au centre. Ma chère accompagnatrice est quant à elle tout à l’avant du bus ! On a vu pire pour elle, on a vu mieux pour moi pour prendre des photos du parcours ! C’est l’inconvénient du bus versus la location d’un 4×4 : on ne peut pas s’arrêter comme on le souhaite. A noter cependant : la piste qui mène au Landmannalaugar n’est pas bien large, une fois que l’on quitte la route 26 ! Faites donc attention si vous souhaitez vous arrêter, des bus ou d’autres véhicules circulent et il n’y a pas toujours la place pour se croiser dans cet incroyable et inimaginable désert de pierre. Vraiment, les zones traversées pour accéder au Landmannalaugar sont d’une violence naturelle sans pareille.
On arrive au bout d’une petite heure au pied d’une gigantesque coulée de lave, dans une zone à peu près stabilisée et sur laquelle a poussé un camping. C’est un peu la cour des miracles ici ! Quelques voitures sur un parking, un nouveau gué que ne franchissent que les bus et voitures devant décharger du matériel et là, une petite myriade de tentes au milieu du froid, du crachin et du vent. Quelques camions avec une sorte de supermarché de fortune, une cahute qui fait du café et des douches bien pensées pour tout le monde. On vient en général au Landmannalaugar pour randonner plusieurs jours, voire on y commence ou on y termine un trek entre Landmannalaugar et Þórsmörk, au pied de l’Eyjafjallajökull (si si, vous vous souvenez très bien de ce nom !), je n’y suis quant à moi que pour une journée bien remplie !
Je suis venu dans l’objectif de parcourir trois chemins de randonnées explicités par le Rother : les numéros 7, 8 et 10 ! A savoir l’ascension de la montagne Bláhnúkur, celle de Brennisteinsalda et enfin Suðurnámur. Scoop : faire les trois dans la même journée est assez éreintant et je n’aurai au final combiné que les randonnées 7 et 8. Disons qu’enchaîner avec la 10 aurait porté la dénivelée cumulée à quelque chose comme 1200 mètres, versus les 750 déjà accomplis avec les deux ascensions successives. Allez, on attaque donc par la montée de Bláhnúkur, sur la gauche du parking ! Une sente de crête s’élève rapidement sur une pente verdâtre et volcanique. Très peu large dans les premières épingles, le sentier s’élargit tout de même assez rapidement et chemine tout du long de la crête. Le panorama, assez impressionnant déjà à 600 mètres d’altitude (celle du parking donc), devient vite vertigineux et incroyable alors que l’on progresse vers les 945 mètres du Bláhnúkur ! Le souffle est coupé, non pas par l’effort, très progressif, mais par ce que les yeux voient. Et ce n’est que le début.
On attaque après un premier plateau l’ascension finale de Bláhnúkur pour découvrir en son sommet de nouvelles étendues, situées plus au sud, sur la route du trek évoqué ci-dessus. Le ciel est encore gris mais il ne pleut pas, tout au plus vente-t-il un peu mais le froid n’est pas une option après les 345 mètres de dénivelé ! N’empêche, on se refroidit vite là-haut alors vite, on redescend de l’autre côté, à travers les neiges qui ne semblent pas vouloir fondre !
Le soleil fait comme vous pouvez le constater son apparition, révélant peu à peu les couleurs flamboyantes de la Brennisteinsalda et des monts l’entourant ! Volcanique ? Aucun doute et on pourra s’en rendre compte rapidement en traversant un fleuve de fonte neigeuse bordé de zones bouillonnantes et fumantes !
On traverse ensuite un champ de lave de toute beauté, chaotique et poli par les éléments autres que le feu pour rejoindre le champ géothermique situé en bas de la Brennisteinsalda. Nuage de fumeroles, couleurs éclatantes, ambiance de fin du monde au milieu des laves pétrifiées. Cet endroit est à nul autre pareil.
Après une première session de grimpette vous donnant la vue ci-dessus, il est temps de faire la seconde moitié de l’ascension au milieu des couleurs éclatantes, surplombés par une version étrange du Old Man of Storr que je découvrirai dans une grosse semaine ! Le vent se remet alors à souffler plus fort, me mettant presque à mal au sommet de la montagne ! Le bout arrondi de la Brennisteinsalda n’arrange pas vraiment les choses, il n’y a aucun endroit pour se cacher et je file bien vite vers son flanc ouest pour redescendre dans la vallée.
Les derniers mètres de descente donnent à voir le gigantisme de ladite vallée, avec quelques points colorés en goguette et d’autres, blancs, à résidence. C’est ici qu’il aurait fallu remonter vers la randonnée 10, sur les flancs escarpés mais offrant sûrement une vue démente depuis Suðurnámur ! Ce sera pour une éventuelle prochaine fois car pour le moment, il faut remonter entre ruisseaux jusqu’au gigantesque champ de lave du Landmannalaugar sans trop se mouiller les pieds et sous l’œil goguenard des moutons complotistes (oui, les moutons islandais donnent souvent l’impression de comploter contre les humains).
Il est alors temps de traverser ce champ de lave, avec à droite un panorama de ce qui a été accompli pendant ces quelques heures de marche plutôt éreintantes ! A gauche, Bláhnúkur. A droite, Brennisteinsalda. Pas de quoi rougir au milieu des pierres de lave et de la mousse.
Une baignade avant de partir ? Le site du Landmannalaugar a également une zone de baignade, plus ou moins contaminée par je ne sais plus quelle bactérie. Bref, j’ai passé mon tour en souvenir de la randonnée du jour précédent et avec comme objectif une bonne tasse de café brûlant, salvatrice ! Sans oublier une pensée admirative pour les doux dingues qui allaient passer la nuit là tandis que je sautais dans le bus du retour.
Retour. Le Landmannalaugar est indubitablement un des endroits les plus incroyables qu’il m’ait été donné de voir en Islande mais plus généralement dans le monde entier. Sa rudesse, ses paysages, ses couleurs incroyables et cette alternance permanente entre les laves, les cendres, les pierres plus ou moins colorées, les herbes et mouton, l’eau omniprésente dans les vallées, tout est fait pour que le randonneur soit au paradis. Et pas besoin de louer un 4×4 pour y aller, vous l’aurez compris.
Où dormir à Landmannalaugar ?
J’ai dormi dans cette guesthouse. Une jolie ferme bien tenue, un peu à l’écart de la route, avec jacuzzi et paysages magnifiques. Petit-déjeuner excellent. Vraiment top !
Où manger à Landmannalaugar ?
Aucune idée ! Parce que comme pour le reste du voyage en Islande, j’ai fait mon propre manger chaque midi et chaque soir.
Où boire un verre à Landmannalaugar ?
De même…
Où faire ses courses à Landmannalaugar ?
Supermarché à Hella et Hvolsvöllur (n’oubliez pas la piscine aussi !) ! Faites donc bien attention à faire le plein de victuailles à l’un ou à l’autre avant de vous engager dans le coin.