Après la randonnée de Tiscali, il me restait encore largement assez de temps dans ma journée avant l’apéro à Cala Gonone ! J’ai donc pris la route en direction d’un autre site nuragique, accessible en voiture quand à lui : le village de Serra Orrios. Il s’agit là de l’un des sites les mieux conservés de Sardaigne, datant des XIIème et Xème siècles av. J-C. La voiture garée à côté du petit restaurant qui office à proximité, on accède ensuite au site en suivant un agréable chemin pavé, dans la plaine sarde et avec de superbes vues embrumées de nuages aux alentours.
Le soleil chauffe doucement et fait s’évaporer l’eau environnante, tombée quelques heures plus tard pendant que je déjeunais à Tiscali. On atteint le site avec tout d’abord les contours d’un immense enclos abritant les fondations d’un ancien temple. La porte de l’enclos, massive, est toujours debout, avec son petit vestibule par lequel on sort pour rejoindre la suite du site. Il y a notamment tout de suite à gauche et en prenant bien garde à ne pas mettre les pieds dans d’immenses flaques une cabane de réunion, quant à elle bien debout. Il faut imaginer le toit, bien sûr, mais la structure est imposante.
Il en va de même pour les ensembles de cabanes entre lesquelles on déambule, de « quartier » en « quartier », chaque groupement d’habitations ayant un accès spécifique et une configuration, également. Un autre temple à mégaron se trouve sur cette partie du site, ainsi qu’un réservoir naturel d’eau. Ce second temple, encore partiellement dressé, avec son enclos, son vestibule in antis (en avant, les murs se prolongent) et ses anciens sièges de pierre, est splendide. Il conclut ma visite, bucolique à souhait, du village de Serra Orrios.
Le temps ayant filé mais pas au point de devoir rentrer, je reprends la route vers un autre site que l’on m’a conseillé. Il est libre d’accès, du moins si la grille est ouverte. Il s’agit d’une tombe de géants, celle de S’Ena e Thomes. On y découvre l’immense pierre tombale et ses dalles voisines, qui la soutiennent et décroissent en taille au fil de l’élargissement du demi-cercle. La stèle principale pèse sept tonnes et est évidemment en granit, toujours là plusieurs millénaires après son érection. A l’arrière, on découvre également un dolmen de belle taille, avec son corridor funéraire. Quel endroit superbe, majestueux, lieu de culte et lieu de funérailles communes, puisqu’il ne s’agit évidemment pas de tombes de « géants » mais bien de sites funéraires pour une communauté. On en repart un peu ébahi par l’état de conservation tout à fait remarquable du lieu, sachant qu’il s’agit peut-être la plus grande tombe de ce type de l’île.