Sardaigne – randonnée sur la Punta Salinas et Cala Goloritzè

De mes précédents voyages, je gardais une menue frustration de la balade en bateau au coeur du Golfe d’Orosei : l’impossibilité de s’arrêter et de débarquer dans la sublime Cala Goloritzè, dominée par la non moins sublime Punta Goloritzè ! Pour accéder à cette incroyable crique, il n’y a que deux solutions : venir avec une petite embarcation ou bien randonner… Pour la seconde solution, vous avez l’option tout à fait balnéaire, avec un simple aller/retour entre le parking du camping Su Porteddu et vous avez aussi l’option sensiblement plus aérienne, avec un détour par la Punta Salinas. Vous savez d’ores et déjà quelle option j’ai choisi…

Après une première section commune aux deux parcours, sur un joli chemin bien fichu qui se promène dans la végétation, le sentier bifurque à droite au niveau d’un petit col dévoilant la longue descente vers la Cala Goloritzè. C’est bien simple, je suis le seul à filer sous les chênes magnifiques que l’on croise sur ce versant, avec une végétation qui se densifie doucement tandis que l’on progresse en s’éloignant sensiblement de la trace d’origine. On remonte en fait le Bacu Goloritzè, le petit ruisseau à l’origine la crique.

La montée continue ensuite, le long du versant opposé, pour rejoindre une zone où se trouve une ferme qui a tout d’un paradis perdu ! Quelques cochons se promènent dans le coin en semi-liberté, il y a un petit air de Corse ici et après une section de piste carrossable permettant l’accès à la ferme, on retrouve un joli sentier, côtier mais bien en altitude, qui trace tant bien que mal sa route dans la végétation. Cette section fait partie du Salvaggio Blu, le sentier de trek sauvage de la côte est de Sardaigne. Quelques traces de campements sont visibles ici ou là, jusqu’à ce que la Punta Salinas apparaisse devant nous.

Il ne faut alors pas rater la bifurcation qui y mène, longeant à l’est le massif qui s’obstine à masquer le golfe d’Orosei. C’est très bien ainsi car la surprise est totale, lorsque le sentier franchit une ultime crête de débouche au bord d’à-pics saisissants ! La Cala Goloritzè et sa dent rocheuse sont là, loin en contrebas. Mieux, c’est tout le golfe d’Orosei qui se teinte de nuances de bleu fabuleuses quand elles sont admirées d’aussi haut ! Le belvédère continue de plonger vers la mer et je longe donc la falaise, via un petit sentier légèrement cairné. Cette petite extension de la marche permet d’accéder à un autre belvédère, encore plus saisissant, sur la crique en contrebas.

Le lieu de pause déjeuner est évidemment tout trouvé, à l’ombre des arbres tortueux situés au niveau du premier belvédère. L’ombre est en effet rare par ailleurs et le soleil cogne fort à cette heure ! La descente qui s’ensuit, après le retour à la bifurcation, est très technique, rocailleuse et glissante. Il faut être concentré pour l’aborder et c’est finalement la partie la plus délicate de cette randonnée, plus que l’à-pic certes immense mais dont on peut se tenir à bonne distance en cas de sensibilité au vertige. Ici, pas d’échappatoire, il faut descendre, jusqu’à rejoindre un sentier plus doux qui mène ensuite à la trace principale de descente vers Cala Goloritzè.

Il serait dommage d’être venu là sans aller y faire un tour (et tremper un cul)… 30 minutes plus tard, après une splendide descente dans la gorge, tantôt étroite, tantôt large qui mène à la crique, je découvre un petit escalier fait de bric et de broc, menant au sable délicieux et aux roches chaudes de la Cala Goloritzè. Il y a gentiment foule, mais pas trop. L’eau est d’un turquoise sublime et je m’éloigne vers le nord de la plage afin de bénéficier du calme nécessaire à une baignade dans le plus simple appareil d’une part et d’autre part pour profiter de la vue dégagée sur la plage, ses eaux et son incroyable dent rocheuse que des courageux escaladent !

Cala Goloritzè est aussi un spot d’escalade et ça, je ne le savais pas… tout concentré que j’étais sur la randonnée et la baignade. D’ailleurs, la baignade, même au mois de mai, est délicieuse. Une fine couche tiède et de la fraîcheur pour les jambes en dessous, c’est parfait pour se délasser les pieds et les mollets avant de sécher, de s’équiper et d’entamer la belle et longue remontée vers le parking. Voici donc l’une des plus belles randonnées de Sardaigne, à n’en pas douter ! Il paraît que la Cala Mariolu est également accessible ainsi via un sentier qui semble sensiblement plus acrobatique… voilà qui est très tentant pour une prochaine fois !

Les photos de la randonnée vers Punta Salinas puis vers Cala Goloritzè :

La carte de la randonnée menant de Punta Salinas à Cala Goloritzè :