Déjà la fin du voyage en Crète… et il faut bien rentrer jusqu’à Héraklion ! Plutôt que d’attendre le dernier moment ou d’arriver très en avance à l’aéroport, j’ai visé au plus juste en prévoyant de me balader encore un peu dans le sud de l’île, avec une jolie route côtière, un drôle de fort vénitien et enfin un endroit merveilleux, à savoir les monastères et la plage de Preveli.
On commence donc par Frangokastello, cette énorme zone balnéaire et étonnamment plane (une vraie plaine au ras des montagnes, coincée de l’autre côté par la mer de Lybie) au bout de laquelle trône un ancien fort vénitien qui n’a jamais vraiment servi…
Si l’endroit n’a donc pas grand intérêt, la route qui suit est en revanche de toute beauté, menant doucement mais sûrement jusqu’à la ville de Plakias, nichée dans son golfe et entourée de montagnes. Rien que pour ça, cette journée valait d’être vécue et je m’en serais voulu d’avoir tracé au plus vite vers l’aéroport d’Héraklion.
La prochaine étape se nomme Preveli et est en réalité constituée de plusieurs éléments, religieux et naturels. Les deux premiers sont en réalité des monastères. Le premier est en ruines, splendide, planté sur son flanc de montagne en contrebas de la route. Le second est quant à lui encore actif et situé au bout de la route. L’endroit est un vrai bout du monde mais je me suis laissé dire que l’endroit n’est pas particulièrement intéressant.
J’ai donc préféré rebrousser chemin pour trouver le clou du spectacle : le débouché de la gorge de Preveli et sa drôle de plage. Eaux douces et eaux salées se mêlent ici et on peut donc choisir à quelle sauce on veut être baigné. Pour ma part, je descends tranquillement le chemin avant de m’engager dans la palmeraie : ce sera eau douce afin de ne pas être trop salé dans l’avion !
Cette balade le long de la rivière, oasis de verdure, fut un délice. L’endroit a été ravagé par le feu il y a quelques années et renaît peu à peu de ses cendres, grâce à l’eau qui abonde ici. La rivière est d’abord stagnante, offrant des paysages de lagune immobile, avec quelques lentilles d’eau et des saturations de verts.
On pénètre ensuite, au gré de quelques escalades et contournements dans un environnement d’eaux plus vives, avec de nombreux bassins plus ou moins isolés dans lesquels la baignade est tout à fait possible, à l’abri des regards. Quel endroit incroyable que cette rivière de Preveli, une ultime bouffée de nature et de fraîcheur avant de retrouver la France.
Un ultime bout de route, un ultime canyon, celui de Kourtaliotiko et la route devient plus large, se transforme en autoroute crétoise jusqu’à l’aéroport. Le voyage est terminé. La Crète est une merveille, surtout hors saison. Quelle révélation après les deux séjours dans les îles des Cyclades. 2019 sera très certainement l’occasion d’explorer la moitié est de cette île d’une richesse et d’une variété tout à fait addictives !