Pyrénées-Orientales – des Albères à Collioure

Lors de mes précédentes excursions dans le sud de la France, je m’étais bien souvent arrêté au département de l’Aude, y passant un certain temps et n’allant plus loin que pour rejoindre Cadaquès, il y a déjà bien longtemps ! La Côte Vermeille ne m’avait donc vu qu’en coup de vent avant que je ne daigne passer un peu plus de temps dans le département des Pyrénées-Orientales. Les weekends prolongés, ça a vraiment du bon et je m’en suis bien rendu compte lors de ces excursions.

Logeant au Boulou, je me suis d’abord rendu dans le massif des Albères pour découvrir le très reculé et croquignolet prieuré Santa Maria del Vilar. La jolie petite église, recluse dans sa combe depuis un millénaire, est adorable. Malheureusement, m’étant pointé à l’heure du déjeuner, c’était fermé… La visite sera pour une prochaine fois !

Autre lieu religieux, un peu plus près de l’eau : Saint-André. On y trouve une très belle église abbatiale, elle-aussi vieille de plus de mille ans et fondée sur les ruines d’un monastère carolingien. L’intérieur est sombre à souhait mais regorge de quelques merveilles, table d’autel, fresque et bénitier en tête. Sans oublier le linteau au dessus du portail.

Direction la mer désormais, plutôt ses hauteurs en fait ! Le domaine protégé de Banyuls s’étend sur la côte Vermeille, dominant les villages alentours, installés dans les criques de la côte déchiquetée. La « route des vins » est un régal de conduite, même si elle n’est pas bien large, ayant bien souvent la largeur d’une seule auto… Attention aux croisements et concentration, d’autant plus qu’il n’y a pour ainsi dire jamais de protection par rapport au vide.

L’endroit est également très… construit ! Je plaisante. Il est surtout fortifié et les flancs des montagnes sont peuplés de vieilles bâtisses, forts, tours et baraquements datant qui du XIXème, qui du XIIIème comme la tour Madeloc au pied de laquelle je me rends au gré d’une belle petite randonnée. Le départ se fait en contrebas de la « Batterie 500 » et remonte une ancienne route de service, battue par les rafales de vent à vous foutre par terre.

Le paysage qui s’offre alors au touriste est superbe, plus encore que sur la route carrossable forcément bien plus basse. La côte Vermeille déroule sa splendeur depuis les étendues sablonneuse de Argelès jusqu’aux derniers villages de la côte, Banyuls-sur-Mer et plus loin encore, Cerbère. Impossible de rester de marbre face à ce vignoble et ce paysage si singuliers.

Pour finir la journée, il est plus que temps d’enfin découvrir le symbole de cette côte Vermeille, son phare : Collioure. Je trouve par chance une place dans le parking du château royal et entame la balade. Je surplombe d’abord le sud de la ville et m’engage ensuite le long de l’anse de la Baleta pour m’éloigner un brin et profiter de la vue sur le château et sur le vieux port de Collioure et sa fameuse église. C’est superbe, la lumière donne des tons dorés à l’ensemble et on aimerait simplement faire « pause » pour une durée indéterminée.

Je contourne maintenant le château, massif et dominant la petite baie de ses sept siècles ! De l’autre côté, voici le vieux port avec sa petite plage de galets, ses barques et enfin, l’église au pied de l’eau. Un petit pont franchi et me voici au milieu des tables qui prennent une dernière fois le soleil. La tour de l’église, ronde car anciennement un phare, ponctue l’ensemble, le domine, symbole parmi les symboles.

Son intérieur est de toute beauté, avec des retables d’une richesse stupéfiante. Le quartier du Mouré qui borde l’église m’échappera pour cette fois car il se fait tard. Je ne résiste en revanche pas à la tentation de dépasser l’église pour m’avancer sur la digue qui barre l’entrée du port avec son joli phare au bout. La vue, depuis cette avancée, doit être incroyable au lever du soleil quand ce dernier vient éclairer les Albères et la ville.

Pas de doute, Collioure me reverra, le temps d’une plus longue balade, le temps d’un verre aussi qui m’a échappé cette fois-ci et le temps enfin de visiter ce fameux fort Saint-Elme qui la domine, le temps aussi de randonner plus longuement sur les hauteurs de cette côte Vermeille qui mérite assurément de belles visites hors-saison.

La carte de cette journée de balade :