Crète – randonnée de la grotte de Kamares et Moni Vrodisiou

Voici venu le temps de la randonnée « intermédiaire », celle qui pique les jambes mais qui n’est pas encore l’ascension du sommet de la Crète : la grotte de Kamares. Après tout, 1050m de dénivelée, c’est déjà pas mal pour une seconde journée dans la région, non ?

Le principe est en tout cas très simple : rouler sur la superbe route entre Zaros et Kamares, s’arrêter à l’entrée du village, déplier les bâtons et grimper, grimper, grimper. C’est parti pour cette journée dont on n’attend pas grand chose, si ce n’est de nous en mettre plein les mirettes et ça commence fort bien sur le secteur routier !

L’ascension, annoncée ardue et surtout très mal balisée dans le Rother au n°35 est effectivement… plutôt ardue, mais ça passe, mais surtout très très mal balisée ! Un oeil aiguisé et une attention de tous les instants sont nécessaires pour repérer les cairns et autres poteaux de l’E4 dénués de panneaux (coucou les chasseurs locaux) afin de se repérer, tandis que le village de Kamares s’éloigne rapidement.

Une conduite d’eau en béton et descendant sec de la montagne sert en réalité de repère pour monter petit à petit, tandis qu’on la croise une première fois, qu’on la longe puis la franchit, qu’on s’éloigne le long d’une gorge pour ensuite la retrouver à l’orée d’une forêt et au pied d’un abreuvoir. On serpente, on progresse, tant bien que mal, en s’interrogeant souvent sur le chemin choisi et arpenté.

Les dernières sections sont raides, très pierreuses, pas toujours faciles à dire vrai, au même titre que l’ascension finale, elle-aussi bordélique et mal balisée. La gueule béante de la grotte de Kamares apparaît ici ou là, fanal auquel on s’accroche alors que les mollets commencent gentiment à tirer. C’est que mine de rien, tout en cherchant son chemin, on a déjà couvert une grande partie du kilomètre de D+ !

La grotte, enfin. La vue sur l’embouchure de la Messara est incroyable, la vue sur la Messara est incroyable en fait ! Il fait une fraîcheur bienvenue à l’ombre des parois de la grotte qui résonnent des cris des craves à bec rouge, tandis que l’on hésite à pénétrer plus avant dans ce grand lieu de culte minoen dont furent sortis de grandes quantités de céramiques et objets visibles désormais à Héraklion. Lieu fantastique, où l’on se recueille un brin avant de consentir à redescendre.

A la descente justement, je manque de me « faire » une cheville. La tête ailleurs, l’esprit encore amusé par ce troupeau de brebis, massif, mené de voix de maître par une chèvre à la taille respectable ! Quand la maîtresse s’arrête, le monde en fait de même… et tandis que je continue mon chemin, ravi de la rencontre, mon pied droit bifurque.

Fichues chaussures basses que j’affectionne pourtant, fichue inattention aussi. Je bénis ce jour mes bâtons qui m’ont permis de compenser la descente, allégeant le poids sur ma cheville et évitant à mon genou un sinistre destin. Bâtons télescopiques oui… j’ai tellement poussé dessus pour me relever et soulager que j’en ai replié la moitié. L’abreuvoir suivant, à l’eau glaciale, fut néanmoins le bienvenu. Psiloritis demain ? Le matin le dira.

Pour finir la journée en refroidissant les morceaux abîmés petit à petit, je prends le chemin d’un drôle de monastère, théoriquement fermé à la populace : Moni Valsamorenou. Oui, il est fermé, je confirme. Mais c’est joli quand même, surtout avec les nuées qui ont envahi la chaîne montagneuse où j’étais naguère !

Autre lieu, autre ambiance, voici un autre monastère, un peu plus loin sur la route du retour vers Zaros : Moni Vrodisiou, ou Vrontisi, selon ce que l’on cherche sur Google Maps ! Le lieu est gardé par de remarquables platanes et offre dans sa cour intérieur de belles petites églises, l’une protestante, l’une catholique. Une rareté, habitée par ailleurs de moines sympathiques en train de récolter leur miel. Bref : une belle étape, surtout si l’on regarde l’ancienne fontaine vénitienne à l’entrée.

Retour à Zaros. Psiloritis ou pas Psiloritis demain ? La cheville grince un peu, enfle aussi un brin. On verra demain. Mais j’ai envie.

La carte de cette journée de randonnée et de balade en Crète :