Première journée à Zaros ! Que faire ? Le soir de notre arrivée, la tante de notre hôte, Vivi, tenancière du fameux restaurant Vegera, nous a conseillé d’y aller crescendo. D’abord Rouwas, ensuite Kamares, ensuite le Psiloritis. Moi j’avais plutôt en tête de faire une journée calme, une journée dure et ainsi de suite…
Bon, le premier jour, le réveil est un peu difficile (ou disons qu’on a superbement bien dormi). Autrement dit, je choisis la solution de proximité qui est, par le plus grand des hasards, la solution de facilité. Les gorges de Rouwas me tendent les bras une fois l’hypercentre de Zaros quitté (sa jolie petite église) et le lac Votomos atteint (voiture garée).
Le sentier, décrit dans la randonnée n°36 du Rother, grimpe d’abord franchement jusqu’au monastère d’Agios Nikolaos, lové au pied des falaises de la gorge de Rouwas. On accès à celle-ci à partir du monastère, en approchant peu à peu des gigantesques falaises. Le sentier franchit le lit de la gorge pour remonter ensuite toujours sèchement (520 m de D+ sur cette rando, pas une folie ceci-dit) de l’autre côté.
C’est à partir de là que la gorge de Rouwas décide de vous en mettre plein les mirettes ! Les falaises s’élèvent brusquement de part et d’autre du sentier, que l’on découvre aménagé ici et là, à force d’escaliers, de petits ponts et autres structures que l’on imagine bien malmenées lors des crues qui doivent balayer la gorge.
Après cette belle et grandiose ascension, on atteint une zone plus large, évasée, au pied du massif du Psiloritis. Des piscines naturelles font leur apparition ici et là, autant de tentations de baignades auxquelles je résiste tant bien que mal en me concentrant sur l’objectif : la belle chapelle d’Agios Ioannis. Petit coin de paradis soit dit en passant, avec de quoi pique-niquer au pied d’arbres vénérables.
A la descente, quelques escales s’imposant, pour se sustenter évidemment mais aussi et surtout pour se baigner. L’eau est fraîche, pour ne pas dire glaciale ; pure aussi. Une merveille, alors que la chaleur grimpe doucement mais sûrement et que la lumière change tandis que l’on rejoint le point de départ, le lac Votomos. Un petit verre de jus d’orange avant de repartir ? Allez.
Quelques heures ont passé mais la journée est bien loin d’être terminée… car il reste finalement une belle après-midi à occuper quand on commence tôt des randonnées de durée intermédiaire. Direction Vori ! Le village dispose d’une belle église, d’une sacrée quantité de portes et portiques antiques mais aussi et surtout, on y trouve un remarquable musée ethnographique.
Sachez que ce dernier peine à subvenir à ses besoins, peine en réalité ne serait-ce qu’à conserver la lumière allumée… et pourtant, quel trésor ! La somme d’objets de la Crète ancienne accumulée ici est remarquable, tout comme la scénographie et les explications, riches et denses, qui vont avec tous ces objets. N’hésitez pas et foncez : ce musée vaut très très largement le détour.
La journée serait déjà magnifique mais ce n’est pas tout ! Il restait encore un peu de temps pour se rendre sur le site minoen de Phaistos. Parmi les quatre grands palais visibles en Crète, il va sans dire que Phaistos bénéficie de la plus belle situation. La mer n’est pas visible, non, mais il y a toute la Messara à ses pieds !
Comme ses confrères, le site est assez peu lisible, forcément arasé par les millénaires même s’il subsiste de beaux restes des grands appartements et du bassin lustral, sans oublier la grande esplanade avec son feu en fer à cheval, un escalier monumental et des silos à offrandes assez remarquables.
En somme, le site de Phaistos mérite le coup d’oeil. Pour ce qu’il est bien sûr, au même titre que les autres palais, mais aussi pour la vue qu’il offre sur la Messara au sud grandiose ; et l’autre du côté nord, sur tout le massif du Psiloritis, impressionnant et annonciateur de bien beaux parcours de randonnée !
Cette fois-ci, la journée est terminée, retour vers Zaros, que l’on découvre enchâssée et blottie à la sortie de la faille de Rouwas, tandis que tout le massif du Psiloritis déroule ses sommets vers l’ouest. Voilà qui annonce de bien belles journées…