Test – Philips Fidelio L1

Pendant deux semaines, j’ai fait des infidélités à celui qui m’accompagne tous les jours et qui fait de mes deux heures de transport quotidien un enfer nettement plus supportable : j’ai nommé mon casque. Un Sennheiser HD25 C II, une vieille machine en plastique, à la conception surannée mais qui me comble toujours autant depuis que je l’ai. Pourtant, les casques nomades sont légion et ils sont assez globalement bons. Aussi, quand Philips a annoncé son Fidelio L1, j’ai dressé l’oreille et ouvert les yeux sur les premiers tests et ressentis, c’était ma foi plutôt flatteur. L’opportunité d’un test s’est offerte, je l’ai saisie et j’ai remisé mon ami musical au placard pour le remplacer.

La première impression que j’ai eu en le déballant, c’est celle de faire face à un beau produit, bien fini, de qualité, élégant. L’assemblage des composants est parfait, les matériaux utilisés sont flatteurs pour un casque situé dans cette gamme, le Fidelio est vraiment beau sans toutefois sembler voyant ou gros comme tous ces gros trucs qu’on voit fleurir dans le métro et qui ne sont bons qu’à balancer des basses et mâchouiller le son. Philips s’est bien débrouillé en fournissant un mélange soigné de cuir et d’aluminium, servi par des câbles de qualité, notamment au niveau de la jonction coque / arceau (avec suffisamment de longueur pour éviter les torsions et la fatigue des câbles).

Au niveau du câble reliant le casque à l’émetteur, c’est là aussi de bonne facture avec un câble « tissu » qui s’il vieillit bien, évitera à tous ses utilisateurs le casse-tête absolu et atroce du démêlage. Rien de plus frustrant sur un casque que d’avoir un câble à mémoire de forme devenant peu à peu complètement inutilisable. Je pense avec amusement d’ailleurs au B&W P5 facturé à prix d’or, excellent mais affublé d’un câble digne d’un casque à 20€.

Beau produit, bien fini, bons matériaux, le tout est cohérent avec le prix demandé, le rapport qualité perçue / prix est à mes yeux excellent. Il en est de même pour le confort, le casque englobant parfaitement mes (moyennes ?) oreilles sans me compresser le crâne et/ou les branches de lunettes. C’est bien simple, je n’ai pas ressenti de gêne lors du port du casque ni n’ai eu la sensation d’avoir une enclume sur le crâne malgré son poids dans la main. Pour l’instant, le Philips Fidelo L1 répond à mes attentes ! Mais quid du son ?

J’ai d’abord testé le casque en environnement calme, à savoir chez moi et avec un petit mix de styles musicaux. Ce qui m’a tout d’abord frappé, c’est le manque de punch et la faiblesse des basses. Je ne suis pas féru de casques typés basse mais j’aime tout de même qu’elles soient présentes et pour que ce soit le cas ici, c’est avec le volume de l’iPhone poussé au max et/ou un serrage un peu plus costaud sur le crâne. Le coupable dans l’affaire, c’est bien sûr le profil semi-ouvert du casque. Un peu déroutant. Reste qu’à côté de ça, la qualité sonore est bonne ! Beau découpage des instruments et voix, détail du son, c’est très propre, voire excellent et à comparer à ce à quoi je suis habitué. Le Fidelio L1 a fait jeu égal avec le HD25 C II en environnement calme.

Là où par contre j’ai nettement plus souffert, c’est dans l’environnement bruyant qu’est le métro… Que ce soient les voix des voisins, les grincements et sifflements, les sonneries de portes et autres joyeusetés, le Fidelio n’isole pas parfaitement de l’univers extérieur, on est très loin de l’excellence du Sennheiser à ce niveau là. Or, pour moi, c’est hautement important de me sentir dans ma bulle, de ne pas voir / sentir / entendre les gens qui m’entourent. C’est raté ici, un élément extérieur venant sans cesse me rappeler où je me trouve.

Le bilan est donc mitigé. D’un côté, j’ai un très beau produit, confortable, très bon d’un point de vue son. De l’autre, j’ai une isolation très moyenne en environnements bruyants mais suffisante en milieu calme – moyen calme (couloirs de métro par exemple)… Autrement dit, si vous envisagez d’évoluer dans des milieux où le bruit n’est pas trop présent, le Fidelio fait jeu égal avec le Sennheiser, c’est un compliment que je ne fais pas à la légère. Il me fallait bien le quitter toutefois et retrouver mon sempiternel compagnon que je serai décidément bien en peine de remplacer.