
Le style d’écriture est bien sûr différent et on retrouve les standards de Martin : des descriptions pleines de poésie qui nous plongent dans l’ambiance enfiévrée de cette Amérique au bord de l’explosion, entre esclavagistes et abolitionnistes. Deux personnages charismatiques vont nous guider dans la traversée du pays du nord au sud : un capitaine presque ruiné auquel un étrange personnage propose un marché en or. Il s’agit tout simplement de construire un vapeur de rêve pour le faire naviguer sur le fleuve tout en respectant les étranges lubies de cet armateur quelque peu mystérieux. Et pour cause … il ne sort que de nuit.
Quel est donc le but de cet homme, Joshua York ? Pourquoi tous ces mystères, que cherche-t-il à faire ? Autant de questions auxquelles le capitaine Abner Marsh tentera de répondre dans ce livre fleuve qui s’écoule tel le Mississippi, tantôt furieux, tantôt placide, mais toujours semé d’embûches. Ce livre n’aura survécu que 2 jours entre mes mains, avalé à une vitesse folle, mon cerveau complètement immergé dans le monde saumâtre qu’était l’Amérique de l’époque et parfaitement retranscrit ici. On se prend à rêver de ces formidables machines à aubes, de ce fleuve changeant, de cette époque folle où tout était possible et puis on se prend à rêver de fièvre, de soif et de nuits mystérieuses et sanglantes.
Un livre dans lequel il faut se plonger. Après ses remarquables romans et nouvelles de science fiction, après sa dantesque saga de fantasy, George R.R. Martin nous montre qu’il est un des rares auteurs de notre temps à savoir exceller dans de nombreux domaines littéraires avec toujours la même habileté à nous immerger dans son récit. Remarquable.