Peste – Chuck Palahniuk

Première fois que je lis Chuck Palahniuk… et pourtant difficile de ne pas avoir entendu parler de lui vu qu’il a déjà signé auparavant Fight Club et Choke, tous deux portés à l’écran avec un certain succès. J’avais acheté le roman il y a quelques temps sur les bons conseils de Silphi, clairement fan de l’auteur. Alors, je me suis dit « pourquoi pas »…

Et le voilà lu, enfin ! Lu… dévoré plutôt. Cela faisait quelques temps qu’un bouquin n’avait pas généré une telle obsession chez moi, du genre à ne pas le quitter le midi en déjeunant avec mes collègues, à l’ouvrir à la moindre minute libre, à le savourer enfin vautré au fond de mon lit le soir venu… Cela est très certainement lié au format du livre, découpé en chapitres thématiques, eux-mêmes subdivisés en une foule de témoignages successifs ayant connu le « héros » de ce livre, si tant est qu’on puisse l’appeler un héros bien sûr. Mort au début, moins à la fin, voire plus du tout mort en fait.

Rant Casey. Un petit gars de la campagne venu à la ville. Un vecteur humain, une source de contagion qui aime les morsures, les crottes de nez, les fortunes en or récupérées dans de vieux pot, un garçon qui découvre sa vraie nature peu à peu sapant l’ordre social de sa ville, transmettant la rage à tous vents et ramassant les déchets des Tornades de Sexe qui constellent les barbelés des champs de la région, sans même parler de son odorat fabuleux. Un garçon tout sauf normal et classique… Au travers de ces témoignages, Chuck Palahniuk dresse un portrait sans faux-semblant et sans concession de Rant, une somme de rumeurs, de faits, parfois contradictoires, issus des amis, ennemis ou parents de Rant. Et au delà de ça, il dresse le portrait d’une Amérique paumée, soumise au décret « PIRE » où la vie est séparée entre Nocturnes et Diurnes, une nouvelle forme de ségrégation voire d’esclavagisme…

Inclassable. Ce bouquin est inclassable si ce n’est qu’on peut dire qu’il s’agit d’anticipation, que c’est bien écrit, dynamique, riche, parfois trash, prenant, excitant, subversif et sans pitié. A lire. Et du coup, je me suis fait une petite commande Amazon pour rattraper mon retard : Choke, Fight Club, Monstres Invisibles, Survivant et Berceuse. J’ai hâte.