Post Extrême Ouest – exploration d’Ouessant et retour à Brest

Le lendemain de la soirée de clôture d’Extrême Ouest, le réveil sonne. Ah non, pardon, justement, il ne sonne pas. Tandis que certains sont d’ores et déjà revenus sur le continent, avec une traversée du bras du Stiff beaucoup trop proche de l’ingestion de leur dernier verre d’alcool et vraiment pas assez d’heures de sommeil, je sors tranquillement des bras de Morphée avec devant moi, pour ainsi dire deux journées complètes sur l’île. Le navire n’est en effet que le lundi en fin d’après-midi et le TGV depuis Brest, le mardi en fin de journée.

Il y a donc urgence à prendre le temps, en allant d’abord faire le plein de victuailles à l’épicerie de Lampaul. Les vélos, déchargés de tout leur attirail, attendent la suite avec impatience, mon genou douloureux beaucoup moins. Direction la corne sud de l’île pour aller pique-niquer en face de la Jument, l’un des phares de l’île. On trouve aussi sur le secteur, après avoir quitté la route puis la piste, un ancien bunker presque intégralement détruit et un petit groupe d’ornithologues amateurs venus observer un oiseau américain arrivé aujourd’hui et pour la première fois sur la côte de l’île ! Il n’y a pas foule mais c’est loin d’être le désert, finalement, Ouessant.

Après le casse-croûte, Raphaëlle retourne se poser et chiller au logement tandis que de mon côté, je continue l’exploration de l’île. Je suis le large sentier qui mène à la pyramide du Runiou qui trône sur la falaise voisine. La vue sur le phare de la Jument est belle, tout comme celle sur la côte arpentée hier, avec le phare de Nividic. Je continue, toujours sur le sentier et en roulant tout doux jusqu’à la cale de Penn ar Roc’h puis retrouve la route et de nouveaux les sentiers pour aller observer la belle rade de Porz Arland. Il y a quelques baigneurs… mais bêtement, j’ai pour ma part oublié mon maillot à la maison !

Tant pis, je continue mon tour sud de l’île avec les pistes faisant le tour de la presqu’île de Penn Arland. Une croix marine trône sur la falaise, donnant sur les récifs et roches faisant le lien entre Ouessant et Molène. Bannec, Balanec et juste devant, le phare de Kéréon, perché en plein océan. C’est ici que je croise fortuitement Emmanuelle, qui est elle aussi restée sur l’île un petit temps supplémentaire et avec qui je prends un agréable moment à discuter. Le retour à la maison ne sera pas immédiat, avec une escale « apéro » au bar / hôtel central de Lampaul. Une journée « chill » par conséquent, avec juste un peu de vélo et de superbes paysages malgré un temps couvert. Ouessant tient ses promesses.

L’île tient encore plus ses promesses le lendemain, avec un temps humide, un peu de brouillard et de la bruine intermittente ! Il faudrait une journée supplémentaire, hivernale, pour connaître une tempête et nous aurions fait un peu le tour. Notre hôte, originaire d’Ouessant, adore l’île en hiver, pendant les tempêtes et j’avoue que je suis un peu curieux… En faisant de nouveau fait le plein de victuailles, nous croisons la route de Salomé,  Nicolas et des deux Coline de l’expédition. Encore des cyclistes de Extrême Ouest qui ont prolongé l’aventure !

C’est d’ailleurs la première Coline (ou la seconde ?) que nous retrouvons juste après au petit écomusée d’Ouessant. Celui-ci a investi une maison traditionnelle ouessantaise pour relater l’organisation et la vie des insulaires lors des décennies et siècles passés. Organisation de la maison, objets, réutilisation de matériaux, le petit musée est très complet et la maison, splendide. Il y a même un jeu des sept familles avec des recettes locales pour passer le temps, parfait au vu de la météo.

J’avais pour la suite très envie d’aller faire un tour au phare du Créac’h. Celui-ci est quasiment invisible alors que nous en approchons, il a la tête perchée dans les nuages. Ambiance incroyable quoiqu’il en soit, en se posant sur les roches granitiques côté océan. L’ancienne cloche marine est également de la partie, avec son petit panneau explicatif. Fascinant dispositif. Le pique-nique, à l’abri du vent, est parfait. On n’y voit pas grand chose mais l’ambiance est folle et la température très correcte.

Si la première journée était donc au sud, cette fois-ci ça part au nord. Nous filons avec Raphaëlle et Coline en direction de la péninsule nord, faisant face à l’île Keller et à son incroyable ancienne bergerie, immense. La météo semble doucement s’améliorer alors que nous progressons vers la pointe de Cadoran, avec un point de vue admirable sur Keller, la baie de Béninou ou encore le plateau est de Ouessant, surplombé par le phare et la vigie du Stiff.

Ce sera d’ailleurs la prochaine et dernière étape du voyage, pour aller voir le phare d’un peu plus près (il a fermé à la visite le jour de notre arrivée !), la vigie et enfin l’incroyable maison sur la falaise, tout au bout de l’île. Le ferry nous attend ensuite pour la traversée et nous retrouvons Coline, Salomé, Emmanuelle et Nicolas. Emmanuelle et (la première) Coline vont jusqu’à Brest, les trois autres s’arrêtent comme nous au Conquet. La compagnie du repas du soir est toute trouvée et elle est une nouvelle fois bonne. Trop de gens bons, dans le vélo.

Le lendemain matin, nous nous retrouvons toutes et tous autour du marché du Conquet. Nouveau plein de victuailles de qualité pour le pique-nique, un café avalé au soleil (il est de retour !) et puis nous reprenons la route. L’objectif est à peu près simple : suivre la côte jusque Brest, sans faire rater son train à Coline. Le nôtre (Salomé, Raphaëlle et moi) est plus tard et quant à Nicolas, il a prévu de continuer de rouler jusqu’à Crozon et plus loin encore.

Nous nous arrêtons ensemble au phare Saint-Mathieu, accompagné de son ancienne abbaye. Le phare de Thalassa, ça vous parle ? Eh bien, c’est là. La vue depuis la côte est splendide, avec la presqu’île de Crozon au premier plan et au loin, Sein et la pointe du Raz. Nous nous arrachons assez difficilement au coin pour poursuivre sur la route en direction du fort de Bertheaume. Le groupe se sépare à ce moment-là car j’ai clairement activé le mode « touriste » et file faire quelques photos du fort.

Raphaëlle et moi continuons de longer la côte, avec quelques envies de baignade mais aucune vraiment concrétisée. Le point casse-croûte est atteint peu après midi et il s’agit du très photogénique phare du Petit Minou, avec son ancien fort et ses anciens blockhaus ! La vue depuis le GR sur le phare et Crozon, toute proche, est parfaite pour la pause déjeuner, offrant par ailleurs un bel abri contre le vent d’ouest, en pleine forme. La suite, c’est du gravel « roulant »… pour rejoindre un autre fort, celui du Mengant, très particulier !

Je ne regrette pas ce beau bordel de sentier pour y arriver car le Mengant a vraiment une drôle d’allure et nous sert d’introduction à la phase finale de notre retour : la rade de Brest. Nous longeons l’immense arsenal sur les hauteurs de la route de la corniche. Brest apparaît peu à peu, épousant et colonisant la côte avec ses multiples quartiers, tous ou presque rasés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un rapide passage aux Capucins permet de se rendre compte de la transformation de la ville mais aussi de son importance stratégique.

Brest est singulière, je n’y avais jamais mis les pieds et je n’avais à dire vrai pas vraiment prévu de le faire jusqu’à aujourd’hui. Le fait est que j’ai plutôt envie d’y revenir avec de creuser ce que je n’ai fait qu’effleurer, en prévoyant sûrement un joli petit tour sur Crozon et alentours. La Bretagne n’a clairement pas fini de me voir sur mon vélo.

La galerie photo de l’exploration d’Ouessant et du trajet entre le Conquet et Brest :
La collection Komoot de cette balade à vélo :

à venir