Drôle de lecture que Thierry Di Rollo au bord d’une plage ! Je vous l’ai dis dernièrement, cet auteur est noir et sans concessions, pas vraiment le type d’univers qu’on voudrait lire par 35° en plein soleil. D’autant plus que ce livre, la Profondeur des Tombes, nous projette dans une Europe, que dis-je, un monde de charbon au propre comme au figuré. Le pétrole s’est finalement épuisé et dans l’urgence, il a bien fallu trouver une solution rapide et simple et qui pouvait convenir à tout le monde (ou pas) : la réouverture des mines de charbon de part le monde.
Cette solution qui devait être provisoire s’est finalement imposée avec le concours des écologistes corrompus de cette époque qui ont négocié ce droit de polluer le monde en échange de l’utilisation d’animaux dans les mines, quel beau moyen de maintenir en vie des espèces n’est ce pas ? Le monde a alors changé, il est devenu noir, la nuit claire a remplacé le jour, le froid a envahi la Terre, des zones de non droit ont été mises place en bordure des grandes villes … et la folie a peu à peu rongé notre civilisation.
Dans ce monde, Pennbaker est porion. Il gère l’exploitation d’une mine, répartit les hommes, fournit des flaireurs, des animaux rares clonés, à son chercheur de filons de charbon et quand la journée s’achève, retourne voir son erstaz de fille, un réplicant prototype. Il a connu le jour, s’en languit, nous plonge dans ses souvenirs d’un monde déjà en dégénérescence, nous parle d’un amour perdu et d’une fille qu’il ne connaît pas. Il nous raconte la fin de notre civilisation, sa plongée dans le noir et nous lance à la gueule sa folie grandissante.
Car ce livre, au fond, représente la folie de l’homme, plus encore que les autres romans de cet auteur. Et l’on parle de profondeur des tombes, quelle est-elle ? Et s’il s’agissait finalement d’une mesure que nous seuls sommes capables de fixer car nous creusons nous mêmes nos tombes … Ce livre, c’est ça, la description sans pitié de la tombe que nous creusons actuellement, la fin du monde des hommes … c’est glauque, c’est atroce, c’est sans espoir … mais si ce livre n’a pas pour but de nous faire prendre conscience de tout ça, il a au moins le mérite de nous faire nous sentir terriblement vivants. Il faut en profiter tant que cela est encore faisable car la tombe continue de se creuser encore et encore.