Thomas Day a été un des premiers à être chroniqués sur ce blog pour son Trône d’Ébène, un livre qui m’avait beaucoup plu à l’époque bien qu’il soit fort loin de la science-fiction dans laquelle je baignais depuis pas mal de temps. Retour aux sources cette fois-ci et un vrai roman de pure SF dans la plus pure tradition du space-opéra.
« Approchez. Regardez. Tel est le pouvoir des Alèphes… » David Rosenberg est le « Golem de New Edo », le Dæmone Eraser, le démon revenu d’entre les morts qui efface ses victimes. Il est le Gladiateur le plus célèbre de l’Aire Humaine, une star sans équivalent dans l’histoire du Jeu, un combattant déjà mort n’ayant plus rien à perdre depuis qu’il sait sa femme plongée dans un coma dont elle ne reviendra pas. à moins qu’il ne tue à cinq reprises… « Pas d’innocent, pas d’enfant. Et tu retrouveras ta femme. Vivante. » Tel est le marché, le contrat faustien que lui propose l’Alèphe, un Guerrier du temps, l’une des plus mystérieuses créatures des Sept Berceaux, un géant insectoïde aux motivations impénétrables…
Le space-opéra est un genre que j’affectionne à petites doses, je suis particulièrement fan des petits livres de Jack Vance, vous le savez tant je m’émerveille à chaque fois en lisant l’un ou l’autre de ses livres. En revanche, les space-opéras qui durent 800 pages, j’ai nettement plus de mal tant ils ne consistent au final qu’un enchaînement complètement improbable d’actions et réactions destinées au triomphe du ou des héros. Même si parfois on a aussi de bonnes surprises… mais ici Thomas Day se « contente » de toucher à la première catégorie et c’est tant mieux.
Au delà des aventures forcément épiques que relate le roman, Thomas Day va tout de même bien plus loin que la plupart des romans se contentant de raconter une histoire puisqu’il y parle d’amour inconditionnel, celui qui nous ferait oblitérer tout ou partie de notre cerveau dans une spirale d’annihilation de ce qui nous entoure car l’être aimé a disparu. Ou presque. Cette rédemption, c’est celle de Daemone et encore le mot rédemption est-il bien mal choisi mais je répugne à en utiliser un autre sans vous dévoiler un bon pan de l’intrigue.
Côté scénario, on pense aux Princes-Démons, côté univers on retrouve un peu de tout, un maelström d’influences et de tendances dans un futur dont on ne sait trop s’il est terriblement éloigné ou proche et révolutionnaire. On retrouve aussi un peu de technologie, quelques gouttes de science au service du scénario sans toutefois le desservir en le faisant basculer côté hard-science. En clair, on est face à un roman qui coule tout seul sous les yeux, qui génère une évasion salvatrice quand on traverse Paris de bout en bout à une heure où tous les gens sains d’esprit dorment encore.
Quelques heures de lecture ailleurs, une belle aventure qui prend quand même bien aux tripes, l’ambition de divertir, pari réussi pour Thomas Day qui livre, à défaut d’une Ferrari de la SF, un bien joli petit bolide pour s’évader.