Arlis des forains – Mélanie Fazi

Après avoir lu le fantastique Serpentine, j’ai saisi l’occasion de la parution d’Arlis des forains, second roman de  l’auteur pour me jeter dessus, l’enthousiasme débordant et l’envie de lire plein les doigts. Et la quatrième de couv’ faisait tout autant envie.

Arlis est orphelin. Il a été recueilli par Emmett et Lindy, des forains. Entouré, entre autres, de Jared, le cul-de-jatte, et de Katrina, la fille aux serpents, il vit une enfance singulière, mais heureuse, sur les routes qui le mènent de ville en ville. L’arrivée des forains à Bailey Creek ne passe pas inaperçue et, comme souvent, Arlis est le centre d’intérêt de tous les enfants de la ville. Et plus particulièrement de Faith, la fille du pasteur. Elle fera découvrir à Arlis d’étranges rituels et lui ouvrira les portes d’un monde plein de mystères… et de dangers.

A grande attente correspond parfois une grande déception. Et cet Arlis des forains en est une, au point même que j’ai du mal à comprendre pourquoi il a reçu un Masterton, pourquoi on dit que Bradbury et King planent au-dessus…

Certes, l’écriture est belle, comme dans Serpentine. Pleine de détails, riche d’ambiance, de couleurs, de sensations, de frissons aussi. L’histoire d’Arlis est brillante et les révélations et le dénouement sont à la hauteur de ce qui est construit au cours de ces quelques centaines de pages. L’univers forain, tout comme celui de ces petits villes que la caravane traverse est parfaitement retranscrit.

Reste un manque de rythme vraiment problématique. On décroche, on rate quelques mots, on cherche l’action ou tout du moins on cherche le moment où cela va s’activer. Et oui, ça s’active, mais tardivement, si tardivement ! On est bien loin de l’intensité des nouvelles de Serpentine qui m’avaient laissé coi par leur maîtrise.  Par principe, je me suis forcé à terminer ce livre car je déteste en laisser un en cours de route, considérant cela comme un affront assez moche au travail de l’auteur : quand on commence un livre, on se doit de le finir pour laisser une chance à l’univers qui prend forme sous nos yeux.

La conclusion et l’intensification du récit m’ont certes plu mais elles n’ont pas réussi à compenser la très lente progression du propos sur la majeure partie du roman. A lire si l’on n’a rien d’autre sous la main.