A Dance With Dragons – George R.R. Martin

6 ans. Putain. 6 ans. Putain. (et ainsi de suite). J’aurai attendu six années de ma vie un livre. Après avoir attendu quasiment autant pour son prédécesseur, A Feast For Crows, qui s’était avéré être une espèce de tuerie de la littérature, dans le parfait prolongement des trois tomes précédents.

Les tomes précédents, A Feast For Crows et ce A Dance With Dragons font partie du cycle A Song of Ice and Fire, aussi appelé le Trône de Fer en France. Et adapté à la télévision sous le nom de Game Of Thrones. Ah. Voilà, ça doit commencer à parler à la plupart d’entre vous qui n’avez pas (encore) plongé dans ce roman presque légendaire. Mais trêve de blablatage sur l’adaptation télévisuelle (brillante) et sur l’historique du cycle, parlons plutôt de ce nouveau roman, une pavasse de 1000 pages que j’ai avalé en une dizaine de jours, bonjour la boulimie !

A Dance With Dragons reprend donc le destin de nombreux personnages parmi mes préférés abandonnés à la fin de A Storm of Swords tandis que le tome 4, A Feast for Crows, se concentrait sur les autres. Alors que la situation géographique du tome précédent se concentrait essentiellement sur le cœur des Sept Royaumes, on se balade désormais beaucoup plus : le Nord et le Mur, les Cités Libres et le grand Est, sans oublier les Îles du Fer et un soupçon de Dorne. Mais ce n’est pas tout car George R.R. Martin se permet aussi de réintroduire dès les 2/3 du livre quelques uns des autres personnages afin de tous les faire se rejoindre dans la conclusion fabuleuse qu’est la dernière centaine de page du livre.

George R.R. Martin m’a une fois de plus régalé avec un niveau d’écriture (anglaise) extrêmement soigné, délicat, riche, délicatement formulé, agrémenté d’argot et de vocabulaire chevaleresque et médiéval. Autant d’ingrédients qui font que ce livre dépasse une fois de plus la simple fantasy ou la simple medieval-fantasy pour se bâtir une réputation de monde, d’univers, celui de l’auteur et celui que l’on s’approprie.

Jon, Tyrion, Daenerys, Cersei, Jaime, Arya et tant d’autres. Autant de destins que George R.R. Martin fait s’entrechoquer, fracasse, démantibule, construit et révèle. Un festin, un régal pour l’amoureux de ce cycle que je suis. Mais aussi une frustration intense, celle des tous derniers chapitres, des derniers « cliffhangers » de fin de chapitre qui resteront sans réponse jusqu’au prochain roman, dans quelques temps, voire dans quelques années.

Je ne puis être objectif sur ce roman. S’agit-il du meilleur de la série ? Peut-être bien. Mais les autres étaient tout aussi bons. George R.R. Martin continue de peaufiner son écriture, son monde, son histoire. Il prend son temps, c’est une attente atroce mais force m’est de constater qu’à chaque sortie de livre, je me dis que l’attente était plus que nécessaire et surtout justifiée.