Hautes-Alpes – promenade dans l’enceinte Vauban de Briançon

Parfois, pendant les vacances, il pleut. On a beau choisir la destination, le moment, essayer de limiter la probabilité ; parfois, pendant les vacances, il pleut. C’est ce qu’il s’est passé ce matin-là, le quatrième des vacances. Trop tôt. Bon, j’avais un peu de travail à abattre, comme préparer le prochain séjour aux USA et réfléchir à celui de la fin d’année. J’avais un magazine à lire aussi. Mais… mais je n’aime pas faire ça pendant mes vacances ! De quoi me rendre fou.

Heureusement, la météo s’est dit qu’elle m’avait suffisamment agacé et que, bien que je m’assagisse un peu avec le temps en faisant plus volontiers contre mauvaise fortune bon coeur, le soleil a recommencé à poindre sur Saint-Chaffrey, éclaircissant soudain les alentours de Briançon. La cité Vauban, posée sur son éperon et ceinturée de forts impressionnant, avait tout d’une invite à la balade. Soit.

L’année passée, je ne m’y étais rendu que pour retirer quelques espèces, un matin tôt pour acheter le pain et un autre matin un peu moins tôt avant de filer plein sud pour trouver un peu plus de soleil à côté du lac de Serre-Ponçon. En bref : je n’avais rien vu.

La journée étant déjà bien avancée, j’ai pris le parti de suivre benoîtement le parcours suggéré par le guide du Routard. Bien m’en a pris car j’ai bel et bien la sensation d’avoir fait un bien joli tour dans la vieille ville, Briançon étant par ailleurs la plus haute ville de France.

On commence donc le petit tour au niveau de la porte de Pignerol pour grimper aussitôt à gauche en direction du fort trônant au dessus de la cité. Manque de bol, la carte bleue n’est pas acceptée et je n’ai plus un radis en espèces sonnantes et trébuchantes ! Je me contenterai donc du fort beau panorama depuis le pied des fortifications.

De retour dans la grande rue principale, on découvre la Grande-Gargouille. Ce petit canal central qui descend à travers la ville servait dès le XIVème siècle à lutter contre les incendies. Et dire que j’ai failli m’y tordre une cheville un an plus tôt en cherchant un distributeur de billets… Un peu plus bas, on découvre la maison des Têtes avant de rebrousser chemin et d’arpenter la jolie petite rue aux boutiques fermées (tristesse) en direction de la place du Temple et de son superbe immeuble Renaissance.

L’autre édifice de la place du Temple, c’est bien sûr la Collégiale, à côté de laquelle on peut difficilement passer. Sa belle façade colorée est agrémentée de deux superbes cadrans, tandis qu’une vieille fontaine trouillotte à ses pieds. A l’intérieur, ne pas manquer la drôle d’horloge à une aiguille (fonctionnelle !) et de beaux mobiliers et retables, sans oublier les armoiries peintes dans la nef et les deux vieux lions de marbre rose à l’entrée. Bref : un édifice remarquable.

On descend alors une nouvelle rue dotée elle aussi d’une gargouille, plus petite celle-ci. Un peu plus bas, car ça descend assez fort, on retrouve de bien belles portes mais aussi et surtout la place d’Armes avec ses cadrans solaires et la Grande-Gargouille que l’on retrouve de l’autre côté.

Encore un peu plus bas, il ne faut pas manquer la remarquable petite place de la Bibliothèque Aristide Albert avec la maison du Pape et de nouvelles et nombreuses façades colorées. On peut alors songer à remonter la Grande Rue pour suivre les directions vers la porte de la Durance et l’église des Cordeliers.

Depuis la porte de la Durance et en descendant vers le pont d’Asfeld, Briançon achève de me convaincre. Les journées de pluie qui s’éclaircissent sont de bonnes occasions de ne pas randonner et de découvrir des coins qui ne nous attiraient pas plus que ça… mais valent définitivement le détour.

S’il avait fait beau tout au long de mon second séjour dans la région, vous pouvez être certains que j’aurais une nouvelle fait l’impasse sur la cité Vauban de Briançon. Je sais désormais que cela aurait été une erreur, surtout que la journée s’est achevée sur les remparts extérieurs, en compagnie d’une excellente combinaison bière / planche. Moins méritée que d’habitude, rando oblige, mais délicieuse !