La phrase la plus basique pour commencer cet article serait de dire que l’année 2020 a été une sacrée aventure. Ce serait mettre de côté le fait que malgré tous les problèmes rencontrés ici et là, malgré les sautes d’humeur, de forme, de motivation, malgré les remises en question régulières de ma vie parisienne, je suis passé et mes proches avec moi entre les gouttes du covid-19. Mieux, j’ai pu voyager. Les Alpes, la Corse et maintenant, la Guadeloupe.
Je n’avais pas dans mes plans d’aller découvrir les îles des Caraïbes, qu’elles soient françaises ou non d’ailleurs. Cuba me faisait de l’oeil, les autres moins. Pourquoi ? Je ne sais pas. Et puis il y a eu un enchaînement d’opportunités et de circonstances : la belle-soeur qui partait faire son dernier stage de véto là-bas, le covid-19 qui rendait les voyages en dehors du territoire national totalement incertains (coucou l’annulation de la Sardaigne) et enfin un bel avoir à utiliser chez AirFrance (merci le retard de 23h sur un autre vol) rendant l’achat d’un billet pour les Caraïbes sur la période de Noël « envisageable »… Bref : c’était l’occasion. C’était un pari aussi puisque j’ai pris les billets fin juillet 2020 !
Pari gagné… L’avion s’est bien posé à Pointe-à-Pitre et j’ai ensuite pris la route pour Petit-Bourg où j’allais m’établir pour les trois prochaines semaines. Pourquoi Petit-Bourg ? Déjà parce que c’est sur Basse-Terre et que c’est sur cette moitié de l’île qu’il y a le plus de randonnées, balades et découvertes à faire. Ensuite parce que c’était plutôt central, à savoir pas si loin du goulot routier qui fait la jonction entre les deux ailes du papillon guadeloupéen. Si c’était à refaire ? Je reprendrais sûrement un logement dans le même coin ! Les plages sont certes un peu loin mais on est revanche parfaitement positionné pour éviter les inévitables embouteillages.
Enfin bref. Première journée, décalage horaire dans les dents et gros plein de courses à faire, il n’y avait pas grand chose à faire si ce n’est de prendre une première dose de paysages de la Guadeloupe, de se faire une première baignade également… Important de se mettre en température, n’est-ce pas ? Alors direction la Pointe à Bacchus, à deux pas du centre-ville de Petit-Bourg, dans une zone protégée par le Conservatoire du Littoral.
Un petit sentier découverte se promène dans les paysages agricoles typiques de la Guadeloupe. Fruitiers, bananes, canne à sucre, grands arbres et leurs lianes, un peu de mangrove qui se laisse apercevoir ici ou là et au loin, dans les nuages, la chaîne de montagnes qui barre Basse-Terre. La météo est menaçante, quelques ondées aussi rapides que violentes nous arrosent pendant la marche. On sèche aussi vite qu’on est trempé. L’ambiance est humide au possible. Les 2.70 km de la balade semblent beaucoup plus longs, le corps n’étant pas encore habitué aux 30°C et à la forte hygrométrie !
Il ne s’agit bien sûr pas d’une des balades les plus inoubliables de l’île mais c’est une excellente introduction à la végétation et aux ambiances que l’on pourra retrouver dans les semaines suivantes. J’aime vraiment beaucoup ce patchwork de végétation tantôt exploitée, tantôt laissée en totale liberté. En tout cas, toutes les cultures emblématiques de l’île sont là, en finissant notamment par d’immenses champs de cannes à sucre sur la fin de balade.
Midi passé, une baignade s’impose, en plus d’une escale rapide dans un restaurant pour attraper de quoi manger, à emporter au bord de l’eau. Les restauratrices, à Sainte-Rose, nous conseillent un petit bout de plage familial et local, la Plage de Mambia ou plage Manbiaf sur Google Maps. Quelques tables, de l’eau chaude à souhait, quelques cocotiers pour l’ombre… Manger, se laisser aller, laisser le corps s’habituer encore et encore à la température et au nouvel horaire. Une première journée d’acclimatation, définitivement.