Ce dimanche, la raison aurait voulu que l’on se repose au fin fond du lit. Mais cela aurait été tout sauf raisonnable et intelligent au vu du temps absolument sublime qui régnait dehors et du soleil qui perçait de mille traits les rideaux. Alors on a prolongé la balade du samedi (oui je parle des choses dans le mauvais ordre, j’aime bien) par une nouvelle : direction Rambouillet et l’abbaye de Cernay.
Forcément, nous sommes arrivés quelque peu en retard pour la visite du château à 15h et nous avons du nous rabattre sur celle de 16h… l’abbaye attendra donc une prochaine fois ! L’avantage de cette attente impromptue, c’est qu’elle nous aura permis de prendre notre temps dans le domaine entourant le château de Rambouillet, de flâner le long des canaux, de savourer la douceur du soleil qui se disperse dans les frondaisons dégarnies par l’hiver et de se purifier les poumons à grandes inspirations d’air pur.
En étant garés au niveau de la Laiterie de la Reine, on longe le bout des canaux, le château se devine derrière les îles et les arbres. Un donjon médiéval, des façades plus récentes et dépouillées, ce château semble être un assemblage de différentes époques et pour cause, il les a toutes traversées, depuis François 1er jusqu’aux présidents actuels. On arrive enfin dans l’axe central du château et celui-ci se révèle enfin.
On continue la balade et le tour des canaux avant de s’offrir la visite des intérieurs. Ceux-ci sont splendides, absolument splendides ! Malheureusement pas de photos autorisées mais très franchement la visite vaut le détour et je m’en serais voulu de l’avoir abandonnée au profit de la visite de l’abbaye. On passe des appartements de Napoléon, ceux-là même où il passa sa dernière nuit avant de partir pour l’île d’Elbe et on découvre sa baignoire dans laquelle il rentrait au moyen d’un petit escabeau. De l’autre côté, ce sont les anciens salons du comte de Toulouse et de sa femme, tout de bois vêtus et finement ciselés, d’une délicatesse rare alors même qu’ils ont été maltraités au fil des années et du passage des différents hôtes prestigieux qui s’y sont succédés. Le boudoir est à ce titre une petite merveille. A voir absolument.
On passe aussi dans la plus vieille salle du château, le salon d’été, doté de murs et sols intégralement en marbres français tandis que le long de la tour se trouve le « studio » qui accueille les hôtes de marques invités par l’Etat français. Voilà une chambre qui aurait tout à fait sa place chez Chambres à Part ! Quel dommage qu’on ne puisse pas vraiment envisager de la louer, ce serait absolument parfait de se réveiller dans le château de Rambouillet alors que son parc s’éveille.
En attendant, la visite est terminé et on file vers la Chaumière aux Coquillages (tellement étrange et odorant ce petit salon recouvert de coquilles diverses et variées !) et la Laiterie de la Reine, hommage à l’allaitement notamment au travers de la figure d’Amalthée, la nymphe qui s’occupa de Zeus à sa naissance en compagnie de la célèbre chèvre dont l’une des cornes sera celle d’Abondance (lisez ce livre si vous voulez en savoir un peu plus) : de splendides marbres et frises, un médaillon majestueux et enfin la grotte qui abrite la statue de la nymphe et de sa chèvre. Magnifique. Tout comme le domaine qui s’endort paisiblement alors que quelques cris d’oies, de cygnes et de canards raisonnent dans l’air et que le brouillard monte doucement au milieu des arbres.
Vous l’aurez compris, situé à quelques kilomètres de Paris, le domaine de Rambouillet vaut très largement le détour et la visite. Une promenade douce et apaisante, un vrai joyau d’air pur à moindres frais : on reviendra, ne serait-ce que pour aller découvrir l’abbaye de Cernay.